Via Fabula, les romans dont vous êtes les héros
Avec une appli, la start-up Via Fabula révolutionne les livres dont vous êtes le héros
Inventé par la start-up toulousaine Via Fabula, le récit adaptatif, géré par une appli *, utilise des éléments de votre vie pour changer le cours d’une histoire. Vous habitez à Lyon? L’intrigue s’y déroulera. Il pleut sur votre terrasse ? Il pleuvra dans le livre. A la télé, on annonce le débat de la présidentielle ? Dans le livre, on entendra le speaker annoncer l’événement… Et pour faire avancer l’intrigue, c’est vous qui prenez les décisions à la place des héros.
Impossible sur papier
Ces livres dont vous êtes le héros 2.0 se placent à cheval entre littérature et jeux vidéo… « Dès qu’on lance l’appli, elle récupère les infos du jour et adapte la narration », résume Bruno Marchesson, président de Via Fabula, qui a déjà sorti trois ouvrages de ce genre. Le lecteur est bluffé. Elora, membre de la communauté 20minBooks et l’une des 20000 personnes à avoir téléchargé l’appli, apprécie « ces concepts nouveaux impossibles à réaliser sur papier ». Pour l’auteur, c’est un petit séisme. « Ecrire ce genre de livre est fatigant, mais très enrichissant. On peut frôler la schizophrénie, affirme Virginie Ferreira, l’auteure de Faux-semblant, un “polar saupoudré de paillettes” qui sortira en juin chez Via Fabula. On change de victime, de suspects au gré des différentes variations. Bruno m’a demandé de relire mon manuscrit en me demandant : “Et si l’héroïne arrivait en retard à son rendez-vous ?”, “Et s’il pleuvait?”, “Et si tel perso n’était pas aussi gentil que dans ma version ?” Grâce à ça, j’ai pu explorer de nouveaux styles littéraires, de nouvelles intrigues… » Ce défi a attiré Laurent Pendarias, auteur de Guislain, aventurier intérimaire, une épopée d’heroic fantasy. « Quand on écrit pour un jeu vidéo, on doit être capable de produire des fragments de récit qui se tiennent, et de gérer des histoires complexes avec des embranchements, détaille-t-il. Ma technique consiste à partir de la fin et à remonter vers le début. » « Si le lecteur ne lit qu’une fois Guislain, il ne voit que 5 % de ce qui a été écrit. Mais dans le dernier “Zelda”, certains décident d’aller droit au but et passent à côté de plein de choses. C’est à eux de décider », s’enthousiasme Laurent Pendarias. * iPhone et Android, payante pour l’intégralité.