20 Minutes (Marseille)

Le foot pleure le pape du genou

Comment Jean-Pierre Franceschi est-il devenu un ponte de la médecine du sport ?

- Jean Saint-Marc

On le surnommait « le pape du genou ». Jean-Pierre Franceschi est mort le 17 avril, dans un crash au Portugal. Ce chirurgien marseillai­s a opéré des milliers de patients. Et parmi eux une centaine de sportifs, principale­ment des footballeu­rs : Pires, Papin, Boli, Cantona, et tant d’autres. « Je fais partie de ce palmarès », sourit tristement Gaëtan Huard. Très ému, l’ancien gardien de l’Olympique de Marseille a raconté longuement, à 20 Minutes, la rencontre avec celui qui est devenu un ami : « J’avais une fracture ouverte du tibia. Jean Pierre m’a réconforté comme il savait si bien le faire. L’opération s’est bien déroulée et, à la sortie, il m’a dit “dès demain, je te fais marcher”. » Et devinez quoi ? Le lendemain, Gaëtan Huard faisait quelques pas dans la chambre. Forcément, après une expérience pareille, celui qui est désormais consultant à beIN Sports a recommandé le chirurgien à ses potes footballeu­rs. « A chaque fois qu’on me demandait, je disais : “Va à Marseille !”. » Abdou Sbihi, un des associés

« A chaque fois qu’on me le demandait, je disais : “va à Marseille !”»

Gaëtan Huard

du docteur Franceschi, précise : « Les sportifs recherchen­t la compétence. Et c’était un chirurgien hors norme, supérieur aux autres. Il était très actif dans les sociétés savantes, toujours à la recherche des nouvelles techniques. » Le médecin du sport Mathieu Dumont, qui a appris aux côtés de Jean-Pierre Franceschi, évoque « un grand technicien, un chirurgien ultra-spécialisé et donc ultra-compétent ». Il faut l’être quand on opère des stars du ballon rond dont la valeur marchande se compte en millions d’euros et dont les genoux sont les outils de travail. Mais ça ne suffit pas, reprend Dumont : « Le feeling est très important ! Des gens qui savent opérer des ligaments croisés, et qui le font bien, il y en a beaucoup! Mais les patients, et particuliè­rement les sportifs, ont besoin d’être rassurés, sur les délais, sur la guérison. JeanPierre connaissai­t très bien cela, il avait une grande expérience, et un contact excellent. » Un homme « discret, très pro, pas frimeur », complète un ami de Jean-Pierre Franceschi. « Un footballeu­r, c’est un jeune homme, conclut Huard… Avec nous, Jean-Pierre avait ce côté un peu papa ! »

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Gaëtan Huard (à droite) est très touché par la mort du chirurgien marseillai­s.

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