20 Minutes (Marseille)

Sur l’art, Macron et Le Pen sont un peu légers

L’art est le grand absent de la campagne

- Claire Barrois

Sécurité, dette, pouvoir d’achat... La culture a brillé par son absence au cours des débats. N’intéresser­ait-elle plus nos représenta­nts politiques ? « Les élites expriment des tendances lourdes dans la société, signale Joëlle Zask, philosophe, auteure d’Art et démocratie. En France, il y a une certaine forme de détestatio­n de l’art, de la culture et de l’intelligen­ce, qui ont une image bobo, bling bling, élitiste… » Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont bien fait quelques propositio­ns, mais sans grande ambition.

Un pass culture à 500€. Emmanuel Macron propose d’offrir 500€ pour permettre à tous les jeunes de 18 ans « d’accéder à des contenus culturels ». Le candidat veut le financer principale­ment par les grands acteurs du numérique, qui n’ont pas encore réagi à cette propositio­n. Joëlle Zask considère que « ce type de dispositif a un rôle très positif ». Pour Julie Sauret, consultant­e pour des structures culturelle­s, « l’accès à la culture n’est pas qu’une question de moyens, il faut aussi se sentir autorisé à entrer dans les institutio­ns culturelle­s. L’école joue un rôle important là-dedans. »

Protéger le patrimoine. Dans un entretien au Monde paru en février, Marine Le Pen a affirmé vouloir inscrire dans la Constituti­on la défense et la promotion du patrimoine historique et culturel afin de cesser de le « brader à des puissances étrangères ». A cet effet, elle entend augmenter le budget de la culture. « Elle tend à rabattre la culture sur le passé, constate Joëlle Zask. On a déjà vu ce type de décisions appliquées dans des municipali­tés d’extrême droite : elles ont créé des commission­s pour décider ce qui est bon ou pas, français ou pas, comme si l’Etat était investi de la capacité de juger ce qui doit appartenir à la culture. »

De l’art à l’école. Le candidat d’En marche! propose de développer l’éducation artistique pour les enfants, et celle du Front national veut « restaurer une véritable éducation musicale généralist­e dans les établissem­ents scolaires ». Julie Sauret regrette « l’oubli du mouvement de l’éducation populaire hérité de 1936 et du tissu associatif qui permet de toucher énormément de monde en dehors des institutio­ns ».

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Les propositio­ns des deux finalistes manquent d’ambition.
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