L’université face au burn-out
Une expertise fait état de nombreuses situations de souffrance au sein de la faculté
C’est un dossier qui traîne, qui traîne… En 2013, sur recommandation du ministère de l’enseignement supérieur, l’université d’Aix-Marseille commande une expertise sur les risques psychosociaux au cabinet Cateis – un cabinet externe, reconnu et agréé par le ministère. Selon nos informations, de nombreuses situations de souffrance au travail apparaissent lors de la remise de l’expertise – confidentielle – il y a quelques semaines, au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l’université.
La fusion mise en cause
Des personnels n’ont pas attendu l’expertise pour partager leur souffrance. Caroline Mauriat, du syndicat FSU, en a eu écho. « Une perte de sens, une double charge de travail, une déshumanisation à cause des temps de procédure. Ce sont souvent les mêmes problèmes qui ressortent », détaille la syndicaliste. Selon les organisations syndicales, la fusion des universités en 2012 explique beaucoup de ces souffrances. Mais alors que le CHSCT a voté pour la publication en interne de cette expertise, deux mois plus tard, elle n’est toujours pas publiée. « J’ai aussi demandé la publication de l’expertise », se justifie le président avant d’ajouter : « Si ce n’est pas encore fait, c’est parce que nous souhaitons y ajouter un rapport contradictoire, ainsi que le plan de prévention pour prévenir les risques. » Nouveau problème, l’université et Cateis ne souhaitent plus collaborer pour la définition de ce plan, ce qui était pourtant initialement prévu. La direction souhaite se réunir avec les membres du CHSCT pour élaborer ensemble ce plan de prévention, et surtout agir très rapidement.