20 Minutes (Marseille)

Les élus de leur coeur

Louis Aliot et Brigitte Macron ne sont pas que « les compagnons des finalistes »

- Olivier Philippe-Viela

Louis Aliot et Brigitte Macron, les compagnons de Marine Le Pen et Emmanuel Macron jouent chacun un rôle bien précis dans la course à l’Elysée.

Louis Aliot, l’un des artisans de la « dédiabolis­ation » du FN

Ça s’entend à son accent, Louis Aliot ne partage pas les origines bretonnes de sa compagne Marine Le Pen. L’histoire du vice-président du Front national s’écrit dans le sudouest de la France. Inutile de réduire ce Toulousain de 47 ans à son rôle de « compagnon de ». D’ailleurs, ce statut, disait-il à des étudiants de Sciences Po en 2015, l’empêcherai­t de prétendre à une place ministérie­lle en cas de victoire de Marine Le Pen le 7 mai : « On tenterait de me piéger pour la mettre en difficulté. La seule solution, c’est que je m’efface complèteme­nt. » Louis Aliot est avant tout une figure du FN : électeur depuis 1988, encarté depuis 1990, élu député européen en 2014. Il cultive toutefois un profil particulie­r. L’historien Nicolas Lebourg, spécialist­e du FN, rappelle ses positions au début des années 1990, « celles d’un gamin de 19 ans très clair au niveau idéologiqu­e, qui se disait partisan de la République et de la laïcité, opposé au communauta­risme et mal à l’aise [il est le petit-fils d’un juif d’Algérie] avec le “point de détail” de Jean-Marie Le Pen ». « Florian Philippot avant l’heure », l’avocat toulousain est l’un des premiers artisans de la stratégie de « dédiabolis­ation » du FN. Son parcours universita­ire l’y a aidé : docteur en droit public, il est chargé de cours à la fac de Toulouse de 1998 à 2005. Son truc à lui, c’est la « République référendai­re », « un Etat fort qui gouverne par référendum, typique de l’extrême droite de la fin du XIXe siècle, dans la lignée du général Boulanger », explique Nicolas Lebourg. Thème que reprit Jean-Marie Le Pen en 2002. En 2011, son directeur de thèse, JeanMarie Crouzatier, parlait dans Libération de Louis Aliot comme d’un type « honnête », capable de faire « le partage entre ses opinions et son enseigneme­nt ». Mais il fut aussi l’homme qui polémiquai­t sur les « IVG de confort » en 2012, « un pur national-populiste », selon Nicolas Lebourg, qui se décrivait en 2002 auprès du journal Tout Toulouse comme un « royaliste de système », car la monarchie serait « le moins pire des systèmes, en l’absence d’une République intégrale ». W

« Il fait le partage entre ses opinions et son enseigneme­nt. » Jean-Marie Crouzatier, directeur de thèse de Louis Aliot

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 ??  ?? Louis Aliot et sa compagne dans les coulisses d’un meeting, fin 2015.
Louis Aliot et sa compagne dans les coulisses d’un meeting, fin 2015.

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