Les élus de leur coeur
Louis Aliot et Brigitte Macron ne sont pas que « les compagnons des finalistes »
Louis Aliot et Brigitte Macron, les compagnons de Marine Le Pen et Emmanuel Macron jouent chacun un rôle bien précis dans la course à l’Elysée.
Louis Aliot, l’un des artisans de la « dédiabolisation » du FN
Ça s’entend à son accent, Louis Aliot ne partage pas les origines bretonnes de sa compagne Marine Le Pen. L’histoire du vice-président du Front national s’écrit dans le sudouest de la France. Inutile de réduire ce Toulousain de 47 ans à son rôle de « compagnon de ». D’ailleurs, ce statut, disait-il à des étudiants de Sciences Po en 2015, l’empêcherait de prétendre à une place ministérielle en cas de victoire de Marine Le Pen le 7 mai : « On tenterait de me piéger pour la mettre en difficulté. La seule solution, c’est que je m’efface complètement. » Louis Aliot est avant tout une figure du FN : électeur depuis 1988, encarté depuis 1990, élu député européen en 2014. Il cultive toutefois un profil particulier. L’historien Nicolas Lebourg, spécialiste du FN, rappelle ses positions au début des années 1990, « celles d’un gamin de 19 ans très clair au niveau idéologique, qui se disait partisan de la République et de la laïcité, opposé au communautarisme et mal à l’aise [il est le petit-fils d’un juif d’Algérie] avec le “point de détail” de Jean-Marie Le Pen ». « Florian Philippot avant l’heure », l’avocat toulousain est l’un des premiers artisans de la stratégie de « dédiabolisation » du FN. Son parcours universitaire l’y a aidé : docteur en droit public, il est chargé de cours à la fac de Toulouse de 1998 à 2005. Son truc à lui, c’est la « République référendaire », « un Etat fort qui gouverne par référendum, typique de l’extrême droite de la fin du XIXe siècle, dans la lignée du général Boulanger », explique Nicolas Lebourg. Thème que reprit Jean-Marie Le Pen en 2002. En 2011, son directeur de thèse, JeanMarie Crouzatier, parlait dans Libération de Louis Aliot comme d’un type « honnête », capable de faire « le partage entre ses opinions et son enseignement ». Mais il fut aussi l’homme qui polémiquait sur les « IVG de confort » en 2012, « un pur national-populiste », selon Nicolas Lebourg, qui se décrivait en 2002 auprès du journal Tout Toulouse comme un « royaliste de système », car la monarchie serait « le moins pire des systèmes, en l’absence d’une République intégrale ». W
« Il fait le partage entre ses opinions et son enseignement. » Jean-Marie Crouzatier, directeur de thèse de Louis Aliot