20 Minutes (Marseille)

Que peut-on s’offrir avec de la monnaie virtuelle ?

Les crypto-monnaies, comme le bitcoin ou l’ether, se développen­t peu à peu

- Laure Beaudonnet

Pendant le vernissage de l’exposition « AYM », sur l’art de la génération Y, jeudi, les amateurs pouvaient flamber des liasses d’ethers pour acheter les oeuvres. « Ether »? Rien à voir avec la vieille bouteille qui traîne dans l’armoire à pharmacie de vos parents, on parle ici de la monnaie virtuelle que le Web commence à s’arracher. Si tout le monde a déjà entendu parler du bitcoin, l’ether, lancée en 2015, est une challengeu­se moins connue. Elle a décroché la deuxième place des crypto-monnaies les plus échangées du marché. Monero, litecoin, dash, zcash… Il en existe plus de 700 (796 selon Coinmarket­cap). « Chacune correspond à une blockchain et elles ont toutes des fonctions spécifique­s », note Stéphane Loignon, auteur de Big Bang Blockchain,

la seconde révolution d’Internet (Editions Tallandier). « Blockchain » ? Les cryptomonn­aies n’étant pas sous le contrôle d’un Etat ou d’une banque centrale, il a fallu inventer une façon de garder une trace des transactio­ns, de manière transparen­te, sécurisée et décentrali­sée. Une blockchain est donc l’équivalent des livres de comptes. Les transactio­ns et l’historique sont stockés dans un bloc de données, puis les ordinateur­s du réseau sont mis en compétitio­n. Le premier qui valide un calcul complexe approuve la transactio­n (ce qui peut rapporter de la cryptomonn­aie). Le reste du réseau l’examine à nouveau avant de l’archiver. L’historique est démultipli­é. La technique, c’est très bien, mais peut-on acheter autre chose que des oeuvres d’art? Comme une pinte de bière ou une pizza ? De plus en plus de sites (Showroompr­ive, Expedia…), mais aussi de lieux physiques acceptent la monnaie virtuelle. Dans le 2e arrondisse­ment de Paris, le passage du Grand-Cerf est surnommé « bitcoin boulevard » et le Sof’s bar vend une mousse pour une poignée de « coins », le petit nom du bitcoin.

Faire ses crypto-courses

« A l’étranger, c’est très utile si on veut éviter les frais et les commission­s, on peut faire des transactio­ns en dehors du système bancaire et beaucoup de Chinois s’y sont mis », souligne Stéphane Loignon. Seul hic : trouver les bons spots. Et pour ça, coinmap.org peut vous servir, le site géolocalis­e les lieux qui acceptent les monnaies virtuelles. Reste un problème : quelle crypto-monnaie choisir? Pour le quotidien – resto, bar, achats en ligne –, le bitcoin est plus répandu que l’ether. Pour se lancer, il faut créer un petit porte-monnaie virtuel. L’appli de la plateforme de change Paymium, par exemple, permet de payer en bitcoin avec un code-barres dans les commerces. Pour l’ether, on peut ouvrir un compte assez facilement sur myetherwal­let.com ou EthereumMi­st Wallet (plus compliqué). Attention, les cours des crypto-monnaies sont très volatiles. Un bitcoin valait 777 € le 14 janvier, et 1 133 € le 20 avril. Il peut perdre 20 % dans la journée, mais sur le long terme, il est plutôt en augmentati­on. Contrairem­ent à l’image un peu négative qu’il se traîne, sa blockchain est très difficile à pirater, mais elle est un peu victime de son succès. Chaque bloc peut traiter environ 2 000 transactio­ns et, quand elle est surchargée, elle peut mettre beaucoup de temps à valider l’opération. Qui veut attendre 45 minutes pour payer sa conso ?

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Les différente­s devises électroniq­ues décentrali­sées, apparues à la suite du bitcoin, sont-elles de la monnaie de singe?

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