La réalité virtuelle joue le jeu
Equipées de casques VR, les salles d’arcade font leur retour
Les cybercafés, puis les magasins de cigarettes électroniques, ont depuis longtemps remplacé les glorieuses salles d’arcade où les ados des années 1990 épuisaient leurs stocks de pièces de 5 francs à essayer de battre le record de RICO22 ou XXXAVIER à « Time Crisis », « Out Run » ou « Street Fighter ». Plusieurs sociétés espèrent relancer ces lieux dédiés aux jeux vidéo grâce au développement timide, mais réel, des jeux en réalité virtuelle.
La France en retard
« De nouvelles salles d’arcade de réalité virtuelle ouvrent chaque semaine à travers le monde, explique Charles Haros, chef de projet pour Spirit. La France reste en retard sur ce type d’activités. » En mars, Spirit a ouvert Destination VR, à Lyon, où on peut essayer plusieurs jeux équipés du casque HTC Vive. A Paris, la première salle dédiée à la VR, MindOut a ouvert en avril. Ces lieux peuvent difficilement accueillir plus de 20 personnes à la fois, mais ils proposent des jeux et des « expériences artistiques immersives ». On peut ainsi explorer le mode VR de Google Earth ou s’essayer à des jeux comme « Hover Junkers » ou « Space Pirate Trainer ». Leurs catalogues s’enrichiront, promettent les responsables. Si le phénomène est encore très discret en France, les Etats-Unis ou le Canada sont en pointe dans le secteur. Montréal compte déjà dix salles d’arcade où l’on peut jouer avec un casque VR. En France, en attendant un éventuel débarquement en masse de ces salles, des lieux comme la Gaîté lyrique, le MK2 VR (salle d’arcade VR du MK2 Bibliothèque) ou, bientôt, l’Institut du monde arabe (avec l’expérience The Enemy conçue par le photojournaliste Karim Ben Khelifa) accueillent des expériences en réalité virtuelle pour le public. Les événements qu’ils organisent associent jeux vidéo et propositions artistiques pointues. Ce sera le cas de Kaleidoscope Volume II, le plus grand festival de réalité virtuelle, ces vendredi et samedi au MK2 VR. Le programme encourage les projets d’artistes indépendants qui « installent définitivement la réalité virtuelle en tant que forme d’art », selon les organisateurs.
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