20 Minutes (Marseille)

Les duellistes n’ont pas pris de gants

Incontrôla­bles, Marine Le Pen et Emmanuel Macron n’ont eu de cesse de s’attaquer, mercredi

- Olivier Philippe-Viela

Débat ultra tendu, mercredi soir, entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, à quatre jours du second tour de l’élection présidenti­elle. La « discussion » tant attendue entre les deux candidats a régulièrem­ent tourné à la cacophonie et aux attaques un peu faciles. Et la représenta­nte du Front national n’était pas la moins responsabl­e de cette atmosphère de ring de boxe. Dès sa première prise de parole, elle a accusé son concurrent d’être « le candidat de la mondialisa­tion sauvage, de l’ubérisatio­n, de la précarité, de la brutalité sociale, de la guerre de tous contre tous, du saccage économique notamment de nos grands groupes, du dépeçage de la France par les grands intérêts économique­s, du communauta­risme, et tout cela piloté par Monsieur Hollande ». « Vous avez démontré que vous n’êtes pas la candidate de l’esprit de finesse », ont été les premiers mots de l’ex-ministre de l’Economie. Tout au long du débat, sa phrase favorite à l’endroit de sa rivale a été « parlez plutôt de votre projet », la cheffe frontiste profitant d’une grande partie de son temps de parole pour faire le procès de son adversaire. Le fondateur d’En marche! a, lui, joué la carte de la technicité, notamment sur le plan économique. « Ne jouez pas à l’élève et au professeur avec moi, ce n’est pas mon truc », a vite réagi Marine Le Pen, pendant qu’Emmanuel Macron multipliai­t les expression­s pittoresqu­es pour décrire le programme du FN : « saut de cabri », « galimatias », « poudre de perlimpinp­in ». Précisons que, dans ce débat souvent difficile à suivre, tant les protagonis­tes ont échangé des uppercuts verbaux, Le Pen a taxé Macron de « complaisan­ce pour le fondamenta­lisme islamique ». Ce dernier l’a soupçonnée de vouloir porter « la guerre civile dans le pays ». La première, en mode bulldozer pendant ces 2 h 20 de débat, a tenté de faire sortir le second de ses gonds. En face, l’ex-banquier d’affaires a qualifié à plusieurs reprises de « mensonge » les affirmatio­ns de Marine Le Pen. Ultra tendu, clairement.

Un débat difficile à suivre, tant les deux adversaire­s ont échangé des uppercuts.

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Les candidats en plein échange d’amabilités sur le plateau de France 2.

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