« La lutte contre l’homophobie, c’est important »
Patrick Timsit est dans « Baisers cachés », ce mercredi soir sur France 2
Al’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie, France 2 se mobilise. Ce mercredi à partir de 20 h 55, la chaîne organise une grande soirée spéciale autour de la question de l’homosexualité et de l’adolescence, avec la diffusion du téléfilm Baisers cachés. Patrick Timsit y incarne le père d’un adolescent homosexuel, maltraité et harcelé par les élèves de son lycée. L’acteur s’est confié à 20 Minutes, partenaire de l’événement.
La lutte contre l’homophobie est-elle un combat important pour vous ?
C’est évidemment important, comme tout combat contre l’exclusion. Ce téléfilm est formidable, c’est une sorte de porte-drapeau. Il parle de ces ados qui, à cause de leur homosexualité, se font rejeter par leurs propres familles, mais aussi de ces gens dépassés, à l’image de mon personnage : un homme qui panique quand son fils lui apprend son homosexualité, avant de se remettre dans le rôle du père qui protège son fils.
Ce téléfilm s’adresse donc autant aux parents qu’aux adolescents…
Absolument, et si on arrivait au moins à faire avancer les mentalités du côté de la famille, cela éviterait à des ados de se retrouver dans une grande détresse, dans ce sentiment d’exclusion, d’inutilité, de rejet de la société…
Depuis votre rôle dans Pédale douce, en 1995, avez-vous le sentiment que les regards ont changé sur l’homosexualité ?
Les choses avancent. Ce qui a progressé, c’est peut-être qu’on peut le dire plus facilement. J’ai reçu de nombreux témoignages après Pédale
douce, notamment celui d’un ado qui m’a expliqué qu’il avait pu faire part de son homosexualité à ses amis grâce au film. Mais les railleries et l’exclusion sont malheureusement toujours d’actualité. Les acteurs qui jouent les rôles de mon fils et de son copain (Béranger Anceaux et Jules Houplain), par exemple, ont subi pendant le tournage les regards, les sarcasmes des jeunes figurants qui leur disaient : « Comment tu peux jouer ça? », « Vous vous embrassez? », « Mais c’est pas possible, qu’estce qu’ils vont dire, tes parents? » C’est sur le regard de l’autre qu’il faut absolument travailler.