Les médiateurs au secours de la police sur les plages
La ville a recours à une alternative à la police sur le littoral
Des effluves de cannabis arrivent aux narines de Julien. Avec Marie-Ange et Antony, ce salarié de l’association Médiation sociale parcourt en cet après-midi une partie de l’anse de la Fausse Monnaie. Mais la brigade décide de ne pas intervenir. Cette brigade n’est pas comme les autres : Marie-Ange, Antony et Julien ne sont pas des policiers, mais des médiateurs sociaux. « On ne leur saute pas dessus, sourit Marie-Ange. Là, c’est un grand enfant, il est seul, à l’écart et ne gêne personne. On pourrait tout au plus faire de la prévention. »
Anticiper le danger
C’est en effet la principale mission confiée à la cinquantaine de médiateurs sociaux qui vont parcourir, cette année encore, les plages de l’Estaque, de la Madrague de Montredon et d’autres plages de la cité phocéenne, qui sont parfois le théâtre d’altercations et de violences. Leur but est d’assurer une présence pour réaliser un travail de prévention contre l’insécurité, l’incivilité et les accidents. Alors, pour « faire en sorte que tout se passe bien », trois fois par semaine en juin, et tous les jours en juilletaoût, les médiateurs sociaux, dont la plupart sont des personnes en situation de réinsertion professionnelle, scrutent la plage, tentant d’anticiper les comportements dangereux ou les conflits. Un peu plus loin, Marvin et Jean-Philippe vont à la rencontre d’une dame, dont la petite fille de 4 ans escaladait une barre rocheuse sans surveillance. « Les gens sont compréhensifs, on leur explique calmement, on s’adapte », assure JeanPhilippe. Mais ne serait-ce pas à des policiers d’assurer cette mission ? A en croire Marvin, ce ne serait pas le plus efficace. « Moi, jeune des cités, je me dis que si c’est un autre jeune de cité qui vient me voir et me fait une réflexion, j’écouterai plus ce jeune homme comme moi. On est le premier jet d’avertissement. Si nécessaire, après, on appelle la police. »