Chuuut, on buzze !
Les chaînes restent silencieuses face aux sorties de leurs animateurs
Hanouna, Burggraf, Brunet… Les polémiques ont agité le petit écran la semaine dernière. Pourtant, les chaînes de télé restent étrangement muettes.
De petites « vannes » sexistes, le relais de fausses informations, un canular homophobe… Les polémiques ont fait trembler le petit écran la semaine dernière. Jeudi, Cyril Hanouna se fait passer pour un bisexuel dans une petite annonce, il répond, en direct dans « Touche pas à mon poste », aux hommes qui le contactent, offrant une séquence caricaturale qui ulcère de nombreux téléspectateurs. Toujours sur C8, samedi soir, le polémiste Eric Brunet traite Emmanuel Macron de « gérontophile » dans une chronique pour « Salut les Terriens! ». Dans « On n’est pas couché », Vanessa Burggraf attaque Najat Vallaud-Belkacem sur une réforme de l’orthographe que n’a jamais mené par l’ancienne ministre de l’Education nationale.
« Les chaînes sont dépassées par le pouvoir de la parole publique. »
Virginie Spies, spécialiste des médias
Le point commun entre ces trois affaires, c’est la polémique. « Elle prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux et trouve un écho dans la presse, analyse Virginie Spies, maître de conférences spécialiste des médias. Les chaînes sont dépassées par le pouvoir de la parole publique. C’est la nouveauté. » Elles ont désormais des difficultés à mesurer la gravité d’un événement, car Twitter met toutes les controverses sur le même plan. « En général, les buzz servent l’émission », analyse la spécialiste. D’autant que « Touche pas à mon poste » en fait sa marque de fabrique, il y a un buzz par semaine. Et C8 « ne compte faire aucun commentaire. » A l’inverse, la boulette de Vanessa Burggraff aurait pu ne pas être diffusée, l’émission n’étant pas diffusée en direct. Pourquoi France 2 n’a-t-elle pas passé cette séquence sous silence? La chaîne ne souhaite faire aucun commentaire sur le sujet. Cela dit, elle n’a pas pour habitude de couper des interviews au montage. François Jost évoque « une faute de France Télévisions. ». « En tant qu’analyste, c’est incompréhensible », confirme Vigrinie Spies. « C’est la preuve que la chaîne n’a pas pris la mesure du problème », et du pouvoir des internautes. Selon François Jost, « elle risque de le payer plus tard ».