Le gouvernement travaille au corps les syndicats
Le président reçoit les représentants syndicaux des travailleurs et du patronat
C’est leur première rencontre depuis la présidentielle et elle risque d’être animée. Ce mardi, Emmanuel Macron rencontre séparément chaque représentant des syndicats des travailleurs et du patronat. Au coeur de la discussion : la réforme du Code du travail. L’exécutif veut aller vite et boucler le dossier avant septembre. Les syndicats, eux, veulent des garanties sur des sujets précis. Les indemnités prud’homales. Dans le programme d’Emmanuel Macron, il y avait la volonté, en cas de licenciement abusif, de plafonner les indemnités accordées au salarié par les prud’hommes. Pour l’instant, aucune limite n’existe. « Tous les syndicats y sont opposés, rappelle Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO. On a toujours considéré qu’il appartient au juge d’évaluer le préjudice. Si on prévoit un plafond, le juge ne décide plus. Cela fait partie de nos points de vigilance. » Selon les entreprises, ce non-plafonnement les dissuade d’embaucher. « Dans la loi Travail, un barème indicatif a été mis en place pour aider le juge à décider. Laissons-lui le temps d’être efficace », répond Véronique Descacq, secrétaire générale adjointe de la CFDT. Les accords d’entreprise. Faut-il donner la possibilité aux entreprises de décider elles-mêmes des conditions de travail de leurs salariés et de leurs avantages sociaux ? Pour l’instant, l’accord de branche prime : les négociations réunissent les acteurs d’un même secteur d’activité. Une position à laquelle tiennent les syndicats. Or, depuis janvier, la loi Travail prévoit une supériorité de l’accord d’entreprise en matière de temps de travail. Emmanuel Macron n’a jamais caché qu’il souhaitait l’élargir à d’autres domaines (salaires, conditions de travail, etc).
La suppression des cotisations sociales (au profit de la CSG). Sur votre fiche de paie, les cotisations pour l’assurance maladie et le chômage disparaîtront… Un gain sur le salaire, atténué par l’augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG). Cet impôt supplémentaire ne satisfait pas la CGT. « Le travail crée la richesse et doit être partagé entre les personnes et les générations. La CSG l’attire vers la fiscalité, c’est injuste », tranche Catherine Perret, sa secrétaire confédérale. Pour le Medef, il faut « faire en sorte que cela puisse être effectif le plus tôt possible car la croissance est là », a affirmé Thibault Lanxade, vice-président du syndicat sur France inter.