Les Républicains ne savent plus où donner de la tête
Obtenir une majorité à l’Assemblée s’annonce compliqué
C’est reparti. La campagne officielle pour les législatives des 11 et 18 juin a débuté lundi. L’objectif pour la droite et le centre est d’obtenir une majorité de droite pour exercer le pouvoir dans une cohabitation. Mais la réalité se complique. En cause : les ralliements de personnalités issues des Républicains au président Macron (Edouard Philippe, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin) et un appel à « saisir la main tendue » par le chef de l’Etat signé par plus de 170 membres LR et UDI. De plus, après le « projet radical » défendu par François Fillon, le programme LR pour les législatives a été réorienté sur le pouvoir d’achat des classes moyennes. Enfin, deux enquêtes Opinionway et Harris Interactive publiées jeudi révèlent que La République en marche (LREM) arrive en tête des intentions de vote, avec une projection de 250 à 300 sièges, quand le groupe LR pourrait espérer 170 à 190 sièges dans la nouvelle assemblée.
Peu de candidats LR déclarent faire campagne pour la majorité présidentielle.
Sur le terrain, l’attraction vers LREM est à l’oeuvre, même si peu de candidats LR l’affirment haut et fort. Seul PierreYves Bournazel, candidat LR-UDI soutenu par le MoDem dans la 18e circonscription de Paris, se dit « très clair sur la question ». « Homme neuf, réformateur, humaniste, je fais campagne dans la majorité présidentielle. » Le conseiller régional LR d’Ile-de-France et ancien porte-parole d’Alain Juppé n’a pas d’adversaire LREM dans sa circonscription. En cas de victoire, l’élu assure vouloir garder sa « liberté de parole » et « soutenir les projets réformateurs du gouvernement », repoussant toute « opposition systématique ou stérile ». Zartoshte Bakhtiari, candidat LR-UDI dans la 3e circonscription de SeineSaint-Denis, reconnaît qu’on lui a fait de l’oeil. Mais il a refusé « par conviction aux valeurs portées par ma famille politique qui m’a fait confiance », persuadé qu’« En marche !, qui représente du hollandisme recyclé, ne va pas tenir six-huit mois ». Quant à Enguerrand Delannoy, candidat LR dans la 3e circonscription de la Vienne, il préfère encore railler le pedigree de son rival. Le député PS sortant, Jean-Michel Clément, qui l’a battu en 2012, se représente sous les couleurs de LREM. « Dans un contexte politique ambigu, je reste fidèle aux convictions LR. »
W