20 Minutes (Marseille)

A la nage, il ramasse les déchets jusqu’à Toulon

Emmanuel Laurin va relier Toulon depuis Marseille pour ramasser des déchets

- Adrien Max

«La première fois que j’ai nagé dans la Méditerran­ée, je me suis pris un sac dans la figure, puis un deuxième », raconte Emmanuel Laurin, dit « Manu », 32 ans, originaire de Dijon. En découle le Grand Saphir, un projet que le jeune homme a mis en route. Jeudi, il partira pour 120 km de nage, en 14 étapes, entre Marseille et Toulon. Un défi avant tout écologique puisqu’il ramassera chaque déchet rencontré sur le parcours. Il s’est rendu au Parc national des Calanques, une découverte « fabuleuse » mais entachée de macrodéche­ts (déchets visibles à l’oeil nu) « Je me suis demandé : comment montrer aux gens ce que je vois? » Emmanuel Laurin pratique la nage depuis qu’il s’est tordu une cheville. C’est donc en nageant 8 km par jour qu’il a choisi de partager son expérience et de sensibilis­er. Rapidement, de nombreuses personnes ont voulu le rejoindre. « J’ai reçu beaucoup de mails de gens qui voulaient venir ramasser des déchets avec moi », détaille-t-il, touché. Par souci de sécurité et d’organisati­on, il aménage la première étape entre le vallon des Auffes et la plage des Catalans. « On va nager trois kilomètres avec ceux qui souhaitent nous accompagne­r, et on exposera les déchets qu’on a ramassés avant de les broyer et de les fondre. » Le but, montrer l’utilité et la valeur des déchets sauvages.

Répertorie­r les déchets

Manu sera accompagné d’un voilier pour y dormir le soir, avec à son bord l’équipage, un photograph­e et Jérémi Standler, qui réalise un documentai­re sur des initiative­s personnell­es pour sensibilis­er à l’écologie. Deux kayakistes récolteron­t les déchets avant de les répertorie­r, en partenaria­t avec l’associatio­n Mer Terre d’Isabelle Poitou. « Pour réduire les déchets en milieu marin, il faut les connaître et comprendre d’où ils viennent », explique celle qui a déjà entrepris ce travail pour intégrer la problémati­que des déchets marins dans les plans de gestion. Pour Manu, rejeter la faute sur les uns ou sur les autres ne sert à rien. « Il faut arrêter de penser que la pollution vient des touristes ou des pêcheurs. Quand tu jettes ton paquet de clope dans la rue à Dijon, il y a de grande chance pour qu’il se retrouve dans la mer. » Selon lui, il faut repenser la consommati­on et supprimer tous ces emballages qui finissent tous au même endroit, entre les palmes du nageur.

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Le nageur va parcourir 120 km en quatorze étapes de 8 km environ.

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