La guéguerre du stationnement bat son plein
Le quartier de l’hôpital Nord s’illustre avec des pratiques disons... innovantes!
Les hommes politiques aiment bien « la fermeté ». Les formules autour de ce thème comptent parmi leurs éléments de langage préférés. Une phrase polémique d’un adversaire ? On « condamne avec la plus grande fermeté ». Des abus quelconques? Les autorités « feront preuve de la plus grande fermeté ». Démonstration par l’exemple. Un abus, d’abord : des automobilistes marseillais, à proximité de l’hôpital Nord, utilisent des plots de stationnement pour protéger « leur » place de parking. En avril, 20 Minutes consacrait un article à ce problème et contactait l’adjointe au maire de Marseille chargée de la sécurité, Caroline Pozmentier. Et elle tenait un discours de fermeté : « Aucune pratique de ce genre ne peut être tolérée. La police va mettre des amendes. » Un peu plus d’un mois plus tard, on se demandait si les choses avaient changé. Pas vraiment. Les plots sont peut-être plus discrets, moins nombreux. Mais on découvre d’autres « indésirables » sur les places de parking, devant les trottoirs : des bidons, des barrières, des poubelles (l’option la plus populaire).
De simples rappels à l’ordre
« De pauvres astuces », s’énerve Salah. Et la police municipale se fait discrète, selon les habitants du quartier. « Je ne les ai jamais vus », sourit Roselyne. La mairie de Marseille avance un bilan chiffré : 119 missions ont été menées dans le quartier, du 1er janvier à début mai, 546 voitures mal garées ont été verbalisées. Et les plots ou poubelles alors ? Ou plutôt « l’occupation illégale de l’espace public », passible d’une amende de 1 500 € ? « On est dans une phase de prévention, avec des rappels à l’ordre systématiques. Cette phase s’achève à la fin du mois de mai. » Tremblez, dangereux contrevenants : le temps de la répression viendra. Tiens, à propos de contrevenant. En nous baladant dans le quartier, on a croisé Nicole (prénom modifié) en train de déposer ses ordures dans une poubelle… Bien installée sur une place de parking, et pas sur le trottoir : « Les policiers sont venus, alors on a levé les plots ! Les poubelles non plus, on n’a pas le droit ?, s’interroge la presque octogénaire, qui s’énerve alors un peu. Compreneznous, avec mon mari on est handicapés, on n’arrive plus à marcher. On va faire quoi? Aller se garer là-haut, pendant que les gens de l’hôpital [dont le parking est très cher] se mettent devant chez nous ? »