20 Minutes (Marseille)

Piquet de grève devant les barreaux des Baumettes

Le Syndicat pénitentia­ire des surveillan­ts s’est rassemblé, mardi

- Adrien Max

Ouvertes depuis moins d’un mois, les Baumettes II suscitent déjà la colère de certains surveillan­ts. Mardi matin, ils étaient quelques dizaines à répondre à l’appel du Syndicat pénitentia­ire des surveillan­ts (SPS) pour exprimer leurs inquiétude­s devant les portes des Baumettes II. Aucun blocage n’a eu lieu, l’action se voulait pacifique. Le 14 mai, 600 détenus rejoignaie­nt le nouveau bâtiment des Baumettes II. Mais tout n’était pas prêt pour les accueillir. « Il y a des dysfonctio­nnements avec les télévision­s ainsi qu’avec les ascenseurs. », admet Christine Charbonnie­r, directrice interrégio­nale adjointe des services pénitentia­ires de Provence-AlpesCôte d’Azur et Corse. Des dysfonctio­nnements qui ont des incidences directes dans la gestion quotidienn­e des 1800 détenus que compte la prison. Les ascenseurs ne permettent pas de livrer aux détenus ce qu’ils ont commandé à la cantine, sorte de supermarch­é dans lequel ils peuvent se réapprovis­ionner. « Chaque ouverture de porte est source de conflit. Les détenus n’en peuvent plus et ne se gênent pas de nous le faire savoir », raconte Cyril Antolin, du SPS.

« Problèmes récurrents »

Les 543 surveillan­ts des Baumettes sont en première ligne. « On passe notre temps à leur expliquer ce qui ne va pas, alors que ce n’est pas notre travail », ajoute-t-il. Christiane Charbonnie­r le reconnaît : « Ce sont des petits problèmes récurrents qui génèrent de la frustratio­n dans un tel environnem­ent. » Elle affirme que ces dysfonctio­nnements sont traités et ajoute qu’« il ne s’agit que d’un syndicat minoritair­e. Avec les autres, c’est plus constructi­f ». Syndicat majoritair­e ou pas, le ministère de la Justice s’était engagé à créer 20 nouveaux postes de surveillan­ts pour l’ouverture des Baumettes II. « On n’en a pas vu la couleur, peutêtre qu’ils se sont perdus en route », déplore Cyril Antolin. La direction interrégio­nale des services pénitentia­ires ne peut pas préciser le calendrier : « Les candidatur­es seront ouvertes lors de la prochaine commission partagée, mais il faudra encore un délai pour que le recrutemen­t soit effectif. » Les renforts ne sont donc pas encore là. Pas sûr que les surveillan­ts, mécontents de leurs conditions de travail, s’en satisfasse­nt. « Les plannings sont donnés au jour le jour. On ne sait pas si on a notre pause de midi, et on a l’impression de passer notre vie làbas », se désole Cyril Antolin. Après leur rassemblem­ent, ils ont rejoint la préfecture puis la mairie, où ils ont demandé que leurs revendicat­ions soient remontées à la direction ainsi qu’au ministère de la Justice.

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Les surveillan­ts n’ont pas bloqué l’entrée, l’action était pacifique.

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