Piquet de grève devant les barreaux des Baumettes
Le Syndicat pénitentiaire des surveillants s’est rassemblé, mardi
Ouvertes depuis moins d’un mois, les Baumettes II suscitent déjà la colère de certains surveillants. Mardi matin, ils étaient quelques dizaines à répondre à l’appel du Syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS) pour exprimer leurs inquiétudes devant les portes des Baumettes II. Aucun blocage n’a eu lieu, l’action se voulait pacifique. Le 14 mai, 600 détenus rejoignaient le nouveau bâtiment des Baumettes II. Mais tout n’était pas prêt pour les accueillir. « Il y a des dysfonctionnements avec les télévisions ainsi qu’avec les ascenseurs. », admet Christine Charbonnier, directrice interrégionale adjointe des services pénitentiaires de Provence-AlpesCôte d’Azur et Corse. Des dysfonctionnements qui ont des incidences directes dans la gestion quotidienne des 1800 détenus que compte la prison. Les ascenseurs ne permettent pas de livrer aux détenus ce qu’ils ont commandé à la cantine, sorte de supermarché dans lequel ils peuvent se réapprovisionner. « Chaque ouverture de porte est source de conflit. Les détenus n’en peuvent plus et ne se gênent pas de nous le faire savoir », raconte Cyril Antolin, du SPS.
« Problèmes récurrents »
Les 543 surveillants des Baumettes sont en première ligne. « On passe notre temps à leur expliquer ce qui ne va pas, alors que ce n’est pas notre travail », ajoute-t-il. Christiane Charbonnier le reconnaît : « Ce sont des petits problèmes récurrents qui génèrent de la frustration dans un tel environnement. » Elle affirme que ces dysfonctionnements sont traités et ajoute qu’« il ne s’agit que d’un syndicat minoritaire. Avec les autres, c’est plus constructif ». Syndicat majoritaire ou pas, le ministère de la Justice s’était engagé à créer 20 nouveaux postes de surveillants pour l’ouverture des Baumettes II. « On n’en a pas vu la couleur, peutêtre qu’ils se sont perdus en route », déplore Cyril Antolin. La direction interrégionale des services pénitentiaires ne peut pas préciser le calendrier : « Les candidatures seront ouvertes lors de la prochaine commission partagée, mais il faudra encore un délai pour que le recrutement soit effectif. » Les renforts ne sont donc pas encore là. Pas sûr que les surveillants, mécontents de leurs conditions de travail, s’en satisfassent. « Les plannings sont donnés au jour le jour. On ne sait pas si on a notre pause de midi, et on a l’impression de passer notre vie làbas », se désole Cyril Antolin. Après leur rassemblement, ils ont rejoint la préfecture puis la mairie, où ils ont demandé que leurs revendications soient remontées à la direction ainsi qu’au ministère de la Justice.