Paris n’est pas bien loin
Privée de wild card à Paris, Virginie Razzano s’aligne à l’Open Féminin
De la poussière rouge qui tourbillonne, des tenniswomen qui ahanent, une Française mauvaise perdante qui ronchonne. Ça y ressemble un peu, mais non, nous ne sommes pas à Roland-Garros, mais à l’Open Féminin de Marseille, qui se déroule cette semaine, dans le 8e arrondissement. Un tournoi qui souffre un peu de la concurrence avec le Grand Chelem parisien : « On perd toujours des joueuses au dernier moment », se désole le directeur Bernard Fritz.
« Grosse claque »
« Je m’inscrivais, mais comme je jouais bien à Strasbourg et à RolandGarros, j’étais trop cuite pour enchaîner ici », confirme Virginie Razzano. C’est avec une bonne pointe d’amertume qu’elle évoque l’édition 2017 du tournoi parisien. Eliminée au troisième tour des qualifications, elle a surtout « pris une grosse claque dans la gueule », avant le début du tournoi : elle n’a pas obtenu de wild card pour les Internationaux de France, où elle a pourtant brillé, notamment en battant la favorite Serena Williams, au premier tour en 2012. « Je pensais avoir encore ma place, par rapport à mon classement, à mes fans. J’ai encore un nom et sans me valoriser, je joue encore pas mal », souffle l’ex 16e meilleure joueuse mondiale, qui ne veut pas s’apitoyer sur son sort : « J’ai connu des moments plus douloureux, il y a des choses personnelles qui sont plus compliquées à surmonter, évidemment », dit-elle, référence à peine masquée à la mort de son compagnon en 2011, juste avant Roland-Garros. A 34 ans, Virginie Razzano arrive sans pression à l’Open Féminin de Marseille, et sans objectif concret, d’ailleurs. L’ambassadrice du tournoi Séverine Beltrame en fait « une des favorites, même si ce n’est pas la plus jeune! » Dans un sourire, Razzano évacue tout ça : « Je prends les choses match après match. » Pas de stress, donc et pas de lassitude : « Si je continue, c’est que c’est ma passion. Je pourrais arrêter, fonder une famille, travailler sur ma reconversion ! Mais je continue tant que je peux physiquement, peut-être une saison. Si j’obtiens une wild card, je dirai peut-être au revoir à Roland l’an prochain ! » On y revient toujours…