Un symbole à l’assaut du FN
Sarah Soilihi se présente dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône
Sarah Soilihi aime les défis. Le prochain ne sera pas le plus simple. La jeune femme de 24 ans se présente dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour La France insoumise. Elle s’oppose à Stéphane Ravier, le sénateur-maire Front national de ce secteur des quartiers Nord. Si certains pensaient que Jean-Luc Mélenchon viendrait affronter le FN sur ses terres, c’est finalement à Sarah Soilihi de le mettre KO. « Elle coche toutes les cases », aime répéter Jean-Luc Mélenchon à son propos. Fille d’un père comorien et d’une mère marocaine, Sarah Soilihi a grandi dans les quartiers Nord. Elle prépare une thèse en droit sur la cybercriminalité tout en étant championne du monde de kick-boxing. « J’ai l’espoir que ce soit elle qui batte le député Front national. Et tous les gros machos du coin me disent “T’as qu’à aller là-bas”. Non ! Je veux qu’elle gagne, elle ! » explique Mélenchon lorsqu’on l’interroge sur son choix de ne pas affronter le FN. A n’en pas douter, son élection serait frappante face à Stéphane Ravier, qui rejette tout ce qu’elle représente. C’est l’une des raisons pour lesquelles Jean-Luc Mélenchon en a fait un symbole. « Sarah représente le meilleur de ce que nous souhaitons pour la jeune génération », avance le leader de La France insoumise.
Une ancienne militante PS
Ce n’est qu’en janvier qu’ils se rencontrent pour la première fois. Avant, Sarah Soilihi militait pour le Parti socialiste, elle était même porte-parole de Christophe Castaner lors des élections régionales. « Je l’avais repérée pour son parcours, son envie, son énergie et parce qu’elle représente la diversité », explique aujourd’hui le porte-parole du gouvernement qui lui a proposé de rejoindre En Marche ! Finalement, elle se rapproche de La France insoumise et organise le déplacement de son leader à Marseille en mars. Le courant passe très rapidement entre les deux. Moment fort de la campagne, elle introduit le discours de Jean-Luc Mélenchon devant 70 000 personnes réunies sur le Vieux-Port. Désormais, c’est à son tour de participer aux joutes électorales. « Lorsqu’on boxe, on combat avec les mêmes armes. En politique c’est différent, avance Pascal Speter, son entraîneur. Peu importe l’issue du scrutin, Sarah saura s’en relever. Elle sait encaisser les coups et en mettre quand il faut. » Ses adversaires sont prévenus.