« L’adrénaline, je l’ai sur le banc »
A 40 ans, le handballeur va jouer son dernier match, ce jeudi soir… Nostalgie
Il a marqué 1463 buts avec l’équipe de France, a remporté quatre fois les Mondiaux, deux fois les Jeux olympiques, a gagné deux Ligues des champions… A 40 ans, Jérôme Fernandez met fin, ce jeudi, à une des plus belles carrières du sport français. L’entraîneur-joueur d’Aix-en-Provence se plonge dans ses souvenirs. Le jour où il s’est dit que sa carrière était dingue. « Après les JO de Pékin [en 2008]. Je me suis rendu compte que j’avais gagné les trois titres avec les Bleus, que je jouais au Barça, que j’avais gagné la Ligue des champions. Faire un tour d’honneur dans le Camp Nou, devant 100 000 supporters… C’était au-delà de toute espérance ! »
Son plus beau but. « Le plus important, c’est le penalty en finale du Mondial, contre le Danemark, en 2011. J’étais tireur remplaçant, mais comme les tireurs étaient en échec, j’ai pris mes responsabilités de capitaine. Le record de buts, par contre, c’est devenu complètement anecdotique. J’ai un moins bon ratio par match que d’autres, mais comme j’ai joué pendant 18 ans… »
Sa plus grande déception. « Les JO d’Athènes. Jackson Richardson était porte-drapeau, c’était une grande fierté. On pensait faire un podium. Et on se fait piéger en quarts de finale contre la Russie. Ça nous a laissé un immense sentiment de gâchis. » Quand il va définitivement raccrocher. « Je n’aurai pas la gorge nouée. C’était une année bonus, je pensais arrêter l’année dernière. J’ai aussi hâte que ça se termine, de me mettre à fond dans mon rôle d’entraîneur, de ne plus ressentir la fatigue physique. L’adrénaline, je l’ai sur le banc. J’avais peur de ne pas ressentir ça, mais je suis rassuré : je prends autant de plaisir à coacher qu’à jouer ! »