La réalité virtuelle à la rescousse
« Un train peut en cacher un autre. » L’avertissement, affiché à proximité
des passages à niveau, date un peu. Pour toucher un public plus jeune et porté sur les nouvelles technologies, la SNCF a décidé de renouveler ses outils de prévention en se tournant vers la réalité virtuelle. Concrètement, l’utilisateur porte un casque qui lui permet de se retrouver sur le quai de la petite gare d’Us (Val -d’Oise). Il doit ensuite diriger son regard pour répondre à plusieurs questions qui apparaissent : où se placer sur le quai avant l’arrivée du train? A quel moment peut-on franchir les voies? L’expérience, très immersive, permet de prendre conscience des dangers potentiels (d’autres « scénarios » devraient bientôt être disponibles). « On doit être inventifs, car on est face à des personnes qui traversent les yeux rivés sur leurs smartphones, explique Didier Bense, directeur général francilien de SNCF Réseau. On considère qu’il ne suffit plus d’être irréprochable sur les infrastructures. » L’an dernier, deux tiers des accidents graves (hors suicides) à proximité des voies ferrées d’Ile-de-France impliquaient des piétons. L’entreprise a déboursé 10000 € pour développer son expérience de réalité virtuelle. Une petite somme, comparé aux 25 millions d’euros dépensés chaque année en Ile-de-France pour sécuriser les abords de voies. Cette formation, qui doit être dispensée aux collégiens et lycéens, pourra être bientôt accessible à n’importe quel utilisateur de smartphone compatible avec la réalité virtuelle.