Le bon bain turc des recrues stars
Les joueurs qui signent à Istanbul sont souvent accueillis par les supporters à l’aéroport
Mick Jagger, Madonna, le pape ? Non, « juste » Mathieu Valbuena. Le 12 juin, les supporters du Fenerbahçe se sont regroupés à l’aéroport d’Istanbul pour accueillir l’ex-Lyonnais. Du haut de son mètre soixante-sept, « Petit Vélo » a fendu la foule telle une rock star, solidement entouré de gardes du corps. En Turquie, chaque nouvelle arrivée est l’occasion pour les ultras d’envahir l’aéroport et de souhaiter, à leur manière, la bienvenue au joueur.
Pétards, fumigènes, chants
« Dès que les clubs officialisent une bonne recrue étrangère, les supporters se préparent à l’accueillir. On partage sur les réseaux sociaux l’endroit précis où se trouve l’avion », raconte Ridvan Nicolas Erdem, chroniqueur pour le site futbolarti.com. « Quand je suis arrivé, les mecs étaient des milliers à m’accueillir à ma descente d’avion. C’est à la fois jouissif et hyper flippant, raconte Pascal Nouma, l’attaquant devenu une légende du Besiktas. Lorsque je suis revenu au club en 2002, c’était pire : fumigènes, pétards, chants… Ils ont retourné l’aéroport! » Ces manifestations débordantes ont aussi un autre but que le seul témoignage d’amour et d’appartenance au club. « Les fans veulent bien leur faire comprendre que le foot, en Turquie, c’est comme une religion », assure Ridvan Nicolas Erdem. Les supporters donnent autant d’amour qu’ils en attendent en retour. Et là-bas, l’amour du maillot se mesure aux litres de sueur laissés sur la pelouse. « S’ils sont des milliers à l’aéroport, ils viendront aussi par milliers devant chez toi, si les choses ne se passent pas bien », assure Nouma. Bafétimbi Gomis, qui devrait rejoindre Galatasaray, est prévenu. « Son arrivée, ça va être flamboyant », prédit le journaliste Fatih Karakaya.