Les bons et les mauvais points des Baumettes II
Différents couacs ont émaillé l’ouverture des nouveaux bâtiments depuis la mi-mai
En pénétrant dans les locaux flambant neufs des Baumettes II ouverts à la mi-mai, la différence avec le bâtiment historique est frappante. Le côté plus humain et plus axé sur la réinsertion, voulu par les autorités, lui, ne saute pas aux yeux. Christelle Rotach, la cheffe d’établissement, explique : « Avant, les détenus se déplaçaient à l’intérieur d’un bâtiment, dorénavant ils sont amenés à davantage passer par l’extérieur. » De grandes coursives relient les différents bâtiments. Les espaces extérieurs ont été végétalisés, mais deux mois après l’ouverture, les massifs sont encore un peu rachitiques. En tout, près de 700 détenus ont rejoint les nouveaux bâtiments. L’accent a été mis sur les zones de parloirs, qui sont désormais regroupés dans le nouveau bâtiment. Il en existe trois catégories. « Le parloir famille, classique. Le parloir familial, sorte de studio, pour trois heures. Et des unités de vie familiale, des T2 ou T3, pour des visites de six heures », ajoute Christelle Rotach. Tout cela dans le but de faciliter la réinsertion familiale.
« Des flottements »
Autre nouveauté, les cellules. Prévues pour être individuelles, elles sont finalement occupées par deux détenus. Plus spacieuses, plus modernes, elles disposent désormais de douches. « C’est appréciable pour les détenus, qui ont plus d’intimité, comme pour les surveillants, qui gèrent moins de problèmes », détaille la cheffe d’établissement. Des nouveautés qui ont bouleversé les fonctionnements et la gestion de la prison. « On est sur une nouvelle structure, la disposition spatiale est différente. Il y a aussi des nouvelles procédures », explique-t-elle. Des changements qui ont suscité certains couacs, comme des problèmes dans la gestion des cantines (supermarché pour détenu) ou le dysfonctionnement des télévisions. Mais aussi la colère de certains surveillants. C’est le cas de Cyril Antolin, du syndicat pénitentiaire des surveillants, lors d’une manifestation début juin : « On passe notre temps à leur expliquer ce qui ne va pas, alors que ce n’est pas notre travail. » Christelle Rotach le reconnaît : « Il y a eu du flottement, mais tout le monde commence à prendre ses habitudes. » Rien n’est moins sûr, car dès l’année prochaine, les détenus du bâtiment historique des Baumettes rejoindront la prison d’Aixen-Provence, en attendant la construction des Baumettes III.