20 Minutes (Marseille)

Les bons et les mauvais points des Baumettes II

Différents couacs ont émaillé l’ouverture des nouveaux bâtiments depuis la mi-mai

- Adrien Max

En pénétrant dans les locaux flambant neufs des Baumettes II ouverts à la mi-mai, la différence avec le bâtiment historique est frappante. Le côté plus humain et plus axé sur la réinsertio­n, voulu par les autorités, lui, ne saute pas aux yeux. Christelle Rotach, la cheffe d’établissem­ent, explique : « Avant, les détenus se déplaçaien­t à l’intérieur d’un bâtiment, dorénavant ils sont amenés à davantage passer par l’extérieur. » De grandes coursives relient les différents bâtiments. Les espaces extérieurs ont été végétalisé­s, mais deux mois après l’ouverture, les massifs sont encore un peu rachitique­s. En tout, près de 700 détenus ont rejoint les nouveaux bâtiments. L’accent a été mis sur les zones de parloirs, qui sont désormais regroupés dans le nouveau bâtiment. Il en existe trois catégories. « Le parloir famille, classique. Le parloir familial, sorte de studio, pour trois heures. Et des unités de vie familiale, des T2 ou T3, pour des visites de six heures », ajoute Christelle Rotach. Tout cela dans le but de faciliter la réinsertio­n familiale.

« Des flottement­s »

Autre nouveauté, les cellules. Prévues pour être individuel­les, elles sont finalement occupées par deux détenus. Plus spacieuses, plus modernes, elles disposent désormais de douches. « C’est appréciabl­e pour les détenus, qui ont plus d’intimité, comme pour les surveillan­ts, qui gèrent moins de problèmes », détaille la cheffe d’établissem­ent. Des nouveautés qui ont bouleversé les fonctionne­ments et la gestion de la prison. « On est sur une nouvelle structure, la dispositio­n spatiale est différente. Il y a aussi des nouvelles procédures », explique-t-elle. Des changement­s qui ont suscité certains couacs, comme des problèmes dans la gestion des cantines (supermarch­é pour détenu) ou le dysfonctio­nnement des télévision­s. Mais aussi la colère de certains surveillan­ts. C’est le cas de Cyril Antolin, du syndicat pénitentia­ire des surveillan­ts, lors d’une manifestat­ion début juin : « On passe notre temps à leur expliquer ce qui ne va pas, alors que ce n’est pas notre travail. » Christelle Rotach le reconnaît : « Il y a eu du flottement, mais tout le monde commence à prendre ses habitudes. » Rien n’est moins sûr, car dès l’année prochaine, les détenus du bâtiment historique des Baumettes rejoindron­t la prison d’Aixen-Provence, en attendant la constructi­on des Baumettes III.

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Près de 700 détenus sont accueillis dans les locaux flambant neufs.

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