Irritations, syphilis, herpès et autres MST... l’épilation intégrale n’est pas sans risques
Des spécialistes mettent en garde les femmes sur les risques de la chasse au poil
Avant le réconfort de la plage, l’effort de l’épilation. Une étude d’Ipsos dévoile, que cet été, environ 22 % des Françaises s’adonneront à la chasse totale au poil pubien. Si cette mode évite tout tracas pileux, l’épilation intégrale du sexe ne serait pas sans danger.
Des risques d’infection. Le lien entre épilation intégrale et maladies sexuellement transmissibles (MST) fait débat. Une étude américaine publiée dans Sexually Transmitted Infections en décembre dévoile que les personnes qui pratiquent une épilation intégrale du pubis contractaient davantage de MST, comme l’herpès, la syphilis, la chlamydia ou encore la blennorragie. « Si vous laissez des plaies ‘‘saignotantes’’ après un rasage, attention à toutes les maladies qui se transmettent par le sang : VIH, hépatites… », précise Isabelle Gallay, dermatologue et vice-présidente du Syndicat national des dermatologues et vénérologues, avant de nuancer : « Si l’épilation à la cire, au rasoir ou au laser est faite dans les règles de l’art, il n’y a pas de raison qu’elle augmente le risque d’attraper une infection sexuellement transmissible. »
Des problèmes cutanés. Plus largement, l’épilation intégrale accroît surtout les risques d’avoir des problèmes de peau. Une étude parue dans une revue de gynécologie américaine prouve que, sur 333 femmes, 60 % ont connu des problèmes de santé liés à ce mode d’épilation. « Je vois des jeunes femmes qui ont le sexe totalement à nu, rouge vif, enflammé. La peau est particulièrement fine sur le pubis. Si vous n’avez plus le petit coussin de poils, les frottements avec la culotte ou le pantalon peuvent créer des irritations », témoigne MarieClaude Benattar, gynécologue.
VDes précautions à prendre. L’épilation passe par une hygiène impeccable. Si on se rase chez soi, « on désinfecte la zone et le matériel avant et après chaque rasage avec un antiseptique sans alcool, préconise Isabelle Gallay. Et on utilise des rasoirs jetables, car prêter ou réutiliser un rasoir peut être dangereux. » Pour éviter les poils incarnés, qui peuvent s’infecter, mieux vaut éviter de se raser trop souvent. « Pour le pubis, où les poils repoussent lentement, mieux vaut attendre deux semaines », tranche Isabelle Gallay. Autre astuce : raser dans le sens du poil et humidifier la zone avec de l’eau tiède. Et gare surtout à l’excès d’hygiène.