Ras la casquette des mouettes
Un collectif d’Aix-en-Provence en a marre de subir les nuisances des oiseaux
«Vos gueules les mouettes ». Le nom de ce collectif d’habitants du quartier Encagnane d’Aix-en-Provence ne peut être plus clair. Ils ne supportent plus les nuisances provoquées par ces oiseaux qui « squattent » les toits. Jean-Paul Sanchez, à l’initiative de ce collectif, explique : « Elles passent jour et nuit à crier. La journée elles partent manger, mais la nuit, c’est l’enfer. » Selon lui, les premières mouettes seraient arrivées en 2005 et les nuisances dureraient depuis 2007. « On ne comprend pas pourquoi de plus en plus de mouettes viennent ici alors qu’on est loin de la mer », se demandet-il. Pourtant elles sont de plus en plus nombreuses, et de plus en plus agressives. Jean-Paul Sanchez l’assure : « Elles vont même jusqu’à attaquer le chat d’une habitante directement sur son balcon. » Il a tenté de prévenir la mairie et Pays d’Aix Habitat, le bailleur social. « Ils étaient d’accord pour faire quelque chose, mais avec l’accord de la mairie. Or elle s’est toujours refusé à faire quelque chose contre ces animaux protégés. »
Des solutions existent
Il a de nouveau interpellé la mairie et plus précisément Marie-Pierre Sicard-Desnuelle, adjointe à la santé. « Je tombe des nues de voir que des gens se plaignent des mouettes. Il faut qu’ils apprennent à vivre avec la nature et les animaux », explique-t-elle. Une réponse qui met Jean-Paul Sanchez hors de lui : « C’est facile, elle habite dans une maison de campagne. La banlieue elle s’en fout. » Selon l’élue, le problème serait apparu récemment et ne concernerait que quelques oiseaux. « Ce sont des espèces protégées, nous ne pouvons rien faire », argumente-t-elle. Vrai et faux. Il s’agit bien d’espèces protégées, mais il existe des solutions pour limiter leur prolifération. La Ligue de protection des oiseaux (LPO) préconise des mesures douces et va même plus loin : « Nous ne nous opposons pas à la technique de l’effarouchement acoustique, ni à la stérilisation des oeufs de manière très encadrée. » C’est ce que réclame Jean-Paul Sanchez. « Nous voulons la neutralisation des oeufs et l’utilisation de moyens d’effarouchement », explique-t-il. Ce qu’il souhaite le plus, c’est une discussion avec la mairie, qui n’a toujours pas répondu à sa lettre envoyée il y a une semaine. Il prévient : si rien ne bouge, alors le collectif n’hésitera pas à manifester lors de l’ouverture du festival d’Aix.