20 Minutes (Marseille)

Ras la casquette des mouettes

Un collectif d’Aix-en-Provence en a marre de subir les nuisances des oiseaux

- Adrien Max

«Vos gueules les mouettes ». Le nom de ce collectif d’habitants du quartier Encagnane d’Aix-en-Provence ne peut être plus clair. Ils ne supportent plus les nuisances provoquées par ces oiseaux qui « squattent » les toits. Jean-Paul Sanchez, à l’initiative de ce collectif, explique : « Elles passent jour et nuit à crier. La journée elles partent manger, mais la nuit, c’est l’enfer. » Selon lui, les premières mouettes seraient arrivées en 2005 et les nuisances dureraient depuis 2007. « On ne comprend pas pourquoi de plus en plus de mouettes viennent ici alors qu’on est loin de la mer », se demandet-il. Pourtant elles sont de plus en plus nombreuses, et de plus en plus agressives. Jean-Paul Sanchez l’assure : « Elles vont même jusqu’à attaquer le chat d’une habitante directemen­t sur son balcon. » Il a tenté de prévenir la mairie et Pays d’Aix Habitat, le bailleur social. « Ils étaient d’accord pour faire quelque chose, mais avec l’accord de la mairie. Or elle s’est toujours refusé à faire quelque chose contre ces animaux protégés. »

Des solutions existent

Il a de nouveau interpellé la mairie et plus précisémen­t Marie-Pierre Sicard-Desnuelle, adjointe à la santé. « Je tombe des nues de voir que des gens se plaignent des mouettes. Il faut qu’ils apprennent à vivre avec la nature et les animaux », explique-t-elle. Une réponse qui met Jean-Paul Sanchez hors de lui : « C’est facile, elle habite dans une maison de campagne. La banlieue elle s’en fout. » Selon l’élue, le problème serait apparu récemment et ne concernera­it que quelques oiseaux. « Ce sont des espèces protégées, nous ne pouvons rien faire », argumente-t-elle. Vrai et faux. Il s’agit bien d’espèces protégées, mais il existe des solutions pour limiter leur proliférat­ion. La Ligue de protection des oiseaux (LPO) préconise des mesures douces et va même plus loin : « Nous ne nous opposons pas à la technique de l’effarouche­ment acoustique, ni à la stérilisat­ion des oeufs de manière très encadrée. » C’est ce que réclame Jean-Paul Sanchez. « Nous voulons la neutralisa­tion des oeufs et l’utilisatio­n de moyens d’effarouche­ment », explique-t-il. Ce qu’il souhaite le plus, c’est une discussion avec la mairie, qui n’a toujours pas répondu à sa lettre envoyée il y a une semaine. Il prévient : si rien ne bouge, alors le collectif n’hésitera pas à manifester lors de l’ouverture du festival d’Aix.

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Plusieurs dizaines de mouettes « squatterai­ent » le quartier d’Encagnane.

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