La peur bleue du surdiagnostic
Une défiance dramatique ? Le Collège national des gynécologues et obsté-
triciens français (CNGOF) s’inquiète : les femmes se méfient de plus en plus de la mammographie. Seulement une sur deux profite du dépistage organisé, qui propose, depuis 2004, aux femmes entre 50 et 74 ans une mammographie gratuite tous les deux ans. Selon le CNGOF, les patientes redoutent le surdiagnostic, qui induit souvent un traitement lourd et inutile. « On parle de surdiagnostic quand on détecte une lésion cancéreuse qui n’aurait jamais évolué ou très lentement », explique Nasrine Callet, gynécologue à l’Institut Curie. En France, il y a une double lecture de la mammographie et, quand on a un doute, on complète avec une échographie ou une IRM. » Mais difficile de savoir à partir d’un cliché comment évoluera une tumeur. L’objectif pour les spécialistes est de renouer la confiance avec les patientes en leur donnant plus d’informations sur les « risques et limites du dépistage, tels que les possibilités de faux positifs ou faux négatifs », précise un document du ministère de la Santé et de l’Institut national du cancer, publié en avril. Des spécialistes se penchent sur des alternatives aux techniques actuelles, comme le développement de la tomographie (mammographie numérique 3D), plus précise mais aussi plus chère.
Informer sur les « risques et les limites du dépistage. »