Il photographie avec des boîtes de Big Mac
Philippe Echaroux a réalisé des photos avec peu de moyens
«C’était une blague en début d’été, je ne pensais pas que ça ferait le buzz à ce point. » Philippe Echaroux, photographe et street-artiste marseillais, n’en revient toujours pas de l’engouement suscité par sa vidéo dans laquelle il réalise des portraits photos à l’aide d’une boîte de Big Mac (comme réflecteur). Au départ, ce sont des dizaines de mails reçus par le photographe, lui demandant des conseils sur le matériel optimal pour réaliser des portraits de « pro ». « J’ai voulu montrer à tous ces gens que le matériel n’était pas forcément le plus important. Réaliser un joli portrait nécessite des heures de pratique afin d’acquérir un savoirfaire », explique celui qui a déjà tiré le portrait de Zinédine Zidane, de Thiago Silva, de Sébastien Chabal, de JeanLuc Mélenchon ou de Jude Law. Pour démontrer à tous ces curieux désirant réaliser un portrait professionnel que le matériel n’est pas la seule condition nécessaire à la qualité de la photographie, il choisit volontairement des objets dont on se sert tous. « J’ai pris une lampe de poche pour l’éclairage, une boîte de Big Mac et un iPhone. Quand tu sors ta boîte avec encore du fromage au fond pour faire une photo, c’est trop drôle », s’amuse Philippe Echaroux.
De la rigolade
C’est d’ailleurs son maître mot, lui qui ne veut pas trop se prendre la tête, contrairement à la photographie, un milieu « très sérieux » selon lui. Il improvise une séance shooting dans une salle d’escalade avec ses amis de « grimpe », la filme, et le buzz est immédiat. « Je l’ai mise en ligne sur des blogs photos américains et en l’espace de quelques heures, la vidéo a été partagée des milliers de fois. Sincèrement, je n’en attendais rien, à part pousser les gens à ne pas attendre d’avoir le matériel parfait. » Sa notoriété, qu’il a pu acquérir après des années de pratique, a favorisé la viralité de sa vidéo. Philippe Echaroux a déjà un nom dans le milieu. Depuis, tout le monde se fait écho de son initiative : télé américaine, québécoise, taïwanaise, journaux espagnols, chinois. Il faut dire que le résultat peut en surprendre plus d’un. Certains vont même jusqu’à remettre en cause la véracité de son travail. « Il y en a qui croient que j’ai été payé par McDonald’s pour faire ce travail, ou alors que je passe des heures à retoucher la photo. Mais non, je ne suis pas payé et ça me prend cinq minutes sur l’iPhone pour faire mes modifications », se défend l’intéressé. Aujourd’hui, ce ne sont plus des mails pour savoir quel matériel acheter, mais pour savoir quelles retouches il faut faire, et comment faire la même chose. Ah, le buzz...