Vincent Clerc, l’affuté revenant
De retour de blessure, l’ailier du RCT retrouve dimanche Toulouse, son club de toujours
Vincent Clerc n’est « pas superstitieux ». Mais un peu quand même. L’ailier a connu ses trois plus grosses blessures face à Clermont, alors il n’était pas tout à fait serein, dimanche, à l’heure de se déplacer au stade Marcel-Michelin. « C’est sûr qu’il y avait de l’appréhension… Reprendre contre eux, ça doit être le destin », souffle le joueur du RCT. Qui peut respirer : une semaine après, il est toujours sur ses deux pieds. Son tendon d’Achille gauche, totalement rompu en janvier, a tenu. Titulaire lors des deux premiers matchs du RC Toulon cette saison, l’ancien Toulousain est un miraculé. « A son âge [il avait alors 35 ans], un retour au très haut niveau me paraît difficile », annonçait le médecin du sport Didier Fareau, en janvier. Six mois plus tard, Clerc a déjoué les pronostics : « Je me suis dit : “la seule chose que tu peux faire, c’est te donner à fond, pour le club. On verra où ça te mène, au pire tu seras en forme pour courir dans le jardin avec les enfants.” Je ne savais pas si je pourrais rejouer. »
Des sacrifices financiers ?
L’ancien joueur du RCT Aubin Hueber, un de ses proches, est admiratif, forcément, face aux efforts consentis : « Ce n’est jamais évident de revenir, surtout au poste qu’il occupe. Ça montre bien le champion qu’il est, le mental qu’il a! » « La seule incertitude, pour moi, ce n’était pas sa capacité à revenir au haut niveau, c’était que Mourad [Boudjellal] veuille bien le re-signer », ajoute Yann Delaigue, un autre proche. Le président du RCT l’a fait à quelques semaines de la reprise, profitant du statut de chômeur de l’exToulousain : le salaire de Vincent Clerc n’est pas comptabilisé dans le cadre du salary cap. Il ne pèse toutefois pas bien lourd, si on comprend bien les sous-entendus. « J’avais envie de jouer au rugby, les autres aspects, notamment financiers, étaient très loin », jure Clerc, qui voulait aussi se « racheter » après une saison presque blanche (trois matchs, aucun essai). « Je ressentais une certaine culpabilité… Ils m’avaient fait confiance et je n’ai pas pu répondre présent ! »