20 Minutes (Marseille)

Le corps de la fillette toujours recherché par des médiums et des anonymes

Le procès en appel de Cécile Bourgeon et de Berkane Makhlouf s’ouvre ce lundi

- Vincent Vantighem

Vendredi, Stéphanie a glissé des bonbons et quelques jeux dans son sac, puis elle a traversé la France en bus pour tenter de déterrer le cadavre d’une fillette qu’elle n’a jamais connue. Le procès en appel de Cécile Bourgeon et de Berkane Makhlouf débute ce lundi au Puy-enVelay (Haute-Loire). Quatre années et un premier procès ne leur ont pas permis d’indiquer l’endroit précis où ils prétendent avoir enterré Fiona, 5 ans. Comme en février, les recherches dans la « petite zone » du Puy-de-Dôme qui était, selon l’enquête de Stéphanie et de ses « copines », censée abriter le corps de l’enfant, n’ont rien donné. « C’était peut-être notre dernière chance d’influer sur le cours de la justice », se désole cette mère de famille. Un an après, le verdict rendu en première instance par la cour d’assises du Puy-deDôme n’est toujours pas accepté. Peu importe que Cécile Bourgeon ait été condamnée à cinq ans de prison pour de simples délits, dont la non-assistance à personne en danger. Peu importe qu’elle ait été acquittée des coups mortels ayant entraîné la mort de sa fille. Peu importe que c’est en présumée innocente qu’elle se présente, aujourd’hui, à son procès en appel.

Les fouilles ont continué

Pour la «France de Fiona », cette jeune femme de 30 ans reste un « monstre ». C’est le qualificat­if qui revient le plus souvent dans la bouche de ceux qui ont participé à des marches blanches, allumé une bougie en hommage à celle qu’ils appellent « ma princesse », ou réclament le rétablisse­ment de la peine de mort pour la seule Cécile Bourgeon. Dans la bouche aussi des médiums et des radiesthés­istes. « Les souffleurs de fumée blanche », tels que les surnomme François Bernard. Comme il y a un an, lors de l’audience à Riom, le patron de la police judiciaire de Clermont-Ferrand s’attend à recevoir de nouveaux signalemen­ts à l’occasion du procès en appel. « Cela ne s’est jamais vraiment arrêté en fait, précise-t-il. On vérifie ce qui semble sérieux, comme le témoignage des promeneurs qui pensent avoir trouvé quelque chose en forêt. Mais pas tout ce qui relève de la communicat­ion avec l’au-delà. » Une règle qui n’a jamais découragé les promeneurs de pendules. « Cela me fait mal, confie Nicolas Chafoulais, le père de l’enfant disparue. On dirait une chasse au trésor macabre. Fiona est devenue un trophée. Il y a des choses avec lesquelles on ne peut pas rigoler. » Selon lui, seuls les accusés sont aujourd’hui capables de révéler l’endroit où sa fille aurait été ensevelie. Suivez l’audience en direct sur le compte Twitter de notre journalist­e : @vvantighem.

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Aydat en février : des particulie­rs espèrent retrouver le corps de Fiona.

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