Le rêve de gosse de Puigdemont
Le combat d’une vie. Faire de la Catalgone un territoire indépendant, Carles Puigdemont, son actuel président, en rêve depuis qu’il est tout gosse. L’engagement de ce fils d’une modeste famille de pâtissiers prend corps en 1981, lorsqu’il participe à la refondation de la Jeunesse nationaliste de Catalogne, au sein de la Convergence démocratique de Catalogne, un parti de droite qui négocie à l’époque avec Madrid une plus grande autonomie de la région. L’année d’après, il se lance dans le journalisme au sein du quotidien El Punt. En 1991, il déclenche une campagne pour changer le nom de la ville de Gerona (espagnol), en Girona (catalan). Entre 1999 et 2002, Carles Puigdemont devient directeur de l’Agència Catalana de Notícies, l’Agence catalane d’information. C’est durant cette période qu’il publie Cata… què (Cata… quoi ?), un ouvrage présentant le point de vue de la presse internationale sur la Catalogne. En 2006, il entre dans l’arène politique et se fait élire député au Parlement catalan, sur la liste de la coalition Convergence et Union (CiU). Réélu en 2010, il devient l’année suivante maire de Gérone. Ses convictions bien ancrées en font « le candidat idéal » pour succéder, en 2015, à Artur Mas, dont le profil de récent converti au séparatisme et les politiques d’austérité braquent les indépendantistes de gauche. L’organisateur du référendum d’autodétermination et ennemi du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy « n’aspirait pas à une carrière politique, ce qui lui donne une énorme liberté », estime son ami, l’écrivain Antoni Puigverd.