20 Minutes (Marseille)

Les restos de la Pointe-Rouge font table rase

Les restaurant­s de la Pointe Rouge doivent faire place nette

- Adrien Max

Les constructi­ons en dur des restaurant­s de la plage de la Pointe Rouge doivent être détruites avant le 31 octobre, pour faire place nette. La mairie va récupérer la gestion de cette plage, jusqu’alors entre les mains de l’Etat, qui se voit donc dans l’obligation de faire appliquer la loi littoral de 1986. Depuis le début de la semaine dernière, les travaux ont commencé. Du côté de l’Escale, tout a déjà été détruit. « On a entamé les travaux lundi dernier, le temps pressait puisque la date limite c’est mardi », avance, sans d’autres choix, Cyril Rebuffat, gérant du restaurant. Pourtant, au bout de la plage, rien n’a bougé au restaurant O’pédalo. « De toute façon, on ne pourra pas postuler pour les futurs appels d’offres. Ils vont lancer sept concession­s, on est la huitième », explique, dépité, Patrice Moraldo, cogérant. La mairie va recourir à des appels d’offres pour attribuer les nouveaux emplacemen­ts, disponible­s à l’été 2019. Mais l’endroit de son futur ex-restaurant, trop proche de la mer, ne sera pas proposé. « Ça fait 25 ans que ma famille exploite ce restaurant. Ma fille est née ici, imaginez sa tristesse, celle de mes employés et la mienne », se désole-t-il.

Pas de dérogation

Encore plus que ses confrères, il espérait une dérogation pour l’été 2018. « Le projet de la mairie n’est pas prêt, il ne verra le jour qu’à l’été 2019. Pourquoi ne pas nous accorder cette dérogation ? », s’interroge-t-il. Les habitués des lieux semblent tout aussi résignés. « C’est un endroit dont les Marseillai­s pouvaient profiter hors saison. Je comprends pour la loi littoral, mais quand ils disent qu’ils rendent la plage au public, ils mentent », considère Agnès. Samuel a lui aussi souvent l’habitude de venir sur cette plage. « Ce n’est pas une mauvaise chose que les restaurant­s se mettent en conformité, mais il fallait l’anticiper. Rien n’est prêt, ce qui prouve bien la gestion désastreus­e de la mairie », regrette-t-il. Cyril Rebuffat, aussi membre de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, y voit surtout de la communicat­ion politique : « Ça envoie un message positif aux écolos : regardez comme on protège le littoral. Je doute de l’efficacité écologique quand on compare à d’autres endroits bétonnés. » Il y oppose des arguments économique­s. « J’ai une dizaine d’employés qui sont au chômage technique. » En attendant, il continue d’installer chaises et tables dans le sable pour servir les clients, les jours ou la météo le permet. « C’est important de maintenir l’activité. Ça évite que les clients pensent qu’on est définitive­ment fermé et je fais bosser quelques employés. » D’autant plus que rien ne garantit qu’ils remportero­nt les futurs appels d’offres.

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Toutes les terrasses de la plage devront être détruites avant mardi.

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