Une réponse globale
Un homme a été tué samedi soir à Felix Pyat
Treize homicides par balle, dont onze règlements de compte depuis le début de l’année à Marseille. Dans la nuit de samedi à dimanche, un jeune homme a été tué dans la cité Felix Pyat. L’homme de 24 ans, touché par au moins cinq impacts de balle, est mort dans la nuit des suites de ses blessures. Xavier Tarabeux, procureur de la République à Marseille a indiqué dimanche matin que « les éléments n’étaient pas réunis pour qualifier l’homicide de règlement de compte ». Mais la victime était connue des services de police pour des délits liés aux stupéfiants, il était sous contrôle judiciaire. Face à ces morts à répétition, le collectif Trop jeune pour mourir souhaite l’ouverture d’une enquête parlementaire. « Nous souhaitons une approche plus large que des dispositifs très ciblés pour apporter une réponse institutionnelle sur les difficultés de sécurisation de certains quartiers », explique Hassan Hamou, qui préside le collectif.
Un phénomène sociétal
Selon eux, il faut aborder la problématique de ces quartiers par des spectres plus larges que la seule délinquance : « Il faut faire une évaluation précise de la situation sur le logement social, sur la composition familiale dans ces quartiers, sur le nombre de familles monoparentales, sur la prise en charge des mineurs. » Une vision que partage Saïd Ahamada, député LREM de la 7e circonscription, qui englobe les quartiers Nord. « L’enquête parlementaire ne peut pas se concentrer sur les règlements de compte puisqu’il y a déjà une enquête pénale ouverte. Elle doit se pencher sur la délinquance en général en l’abordant par différents biais », explique celui qui soutient l’initiative du collectif. Il souhaite aller plus loin qu’une politique uniquement répressive. « Je vais participer à une mission d’évaluation parlementaire sur la lutte contre la délinquance au niveau national, et plus précisément à Marseille. » Lui qui a grandi dans ces quartiers, est convaincu que la délinquance qui s’y est installée est un phénomène sociétal dépassant le seul cadre du ministère de l’intérieur. « Je proposerai la création d’un comité interministériel pour apporter des réponses à cette problématique. L’emploi, l’éducation, les transports, tous les ministères doivent s’y mettre. » Il espère également dépasser les querelles politiciennes. « Je ne veux pas qu’on dise “c’est la faute d’un tel ou d’un tel”. La situation est trop grave, ce sujet doit dépasser les clivages », espère-t-il. Le député a déjà échangé avec le cabinet d’Edouard Philippe à ce sujet, « qui a conscience du problème, reste la question de la méthode ». Said Ahamada espère, lui, qu’un plan de bataille sera effectif au 1er janvier prochain.