Ouvrir une ligne, une affaire d’états
Pendant deux semaines, notre rédacteur pose ses valises à l’aéroport Marseille-Provence
Cent cinquante-six lignes, desservant 107 destinations réparties sur 28 pays, et assurées par 36 compagnies aériennes. En 2017, l’aéroport Marseille-Provence (AMP) a ouvert 20 lignes directes, une belle performance pour une structure prise entre les relations diplomatiques d’une part, et l’intérêt économique des compagnies de l’autre. Pour Julien Boullay, directeur marketing et communication d’AMP, ouvrir de nouvelles lignes aériennes est essentiel, car « c’est un marché où l’offre crée la demande ». La création de lignes représente donc la bonne santé économique d’un aéroport. « L’objectif est d’offrir à nos visiteurs aériens, les touristes, les hommes d’affaires comme les habitants de Provence, un maximum de lignes directes. » Seulement voilà, l’aéroport n’est pas maître des lignes qu’il propose. « C’est la compagnie aérienne qui décide de desservir un aéroport », insiste le directeur marketing et communication.
Parler avec les compagnies
« Nos équipes commerciales réalisent des études de marché, et mettent en place des argumentaires. » L’objectif est de montrer qu’une ligne sera rentable et les avions remplis. « Si les compagnies mordent à l’hameçon, indique Julien Boullay, les négociations se poursuivent », et peuvent donner lieu à l’ouverture d’une ligne régulière et directe. A une seule condition : les droits de trafic doivent y être favorables. Ce sont des « privilèges accordés par un pays A à un pays B et inversement, pour qu’une ou plusieurs compagnies aériennes desservent les deux pays dans les deux sens », définit la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Ces accords diplomatiques bilatéraux sont négociés pour la France par la DGAC, en règle générale, ou la Commission européenne, dans certains cas, et permettent notamment de définir « la fréquence de vols accordée ». Entre les pays de l’Union européenne, ces droits sont illimités, on parle de « ciel ouvert ». Les droits de trafic peuvent aussi mentionner quels aéroports sont concernés. « De manière générale, on ouvre le trafic à l’ensemble des aéroports, explique-t-on à la DGAC. Ensuite, les compagnies vont choisir en fonction de leurs stratégies. » Parfois, les accords datant un peu, le nombre de vols autorisé est trop faible, il faut alors renégocier. Pour un aéroport, être convaincant ne suffit pas toujours. Suivez notre reporter à l’aéroport sur www.20minutes.fr/magazine/le-terminal.