20 Minutes (Marseille)

Ouvrir une ligne, une affaire d’états

Pendant deux semaines, notre rédacteur pose ses valises à l’aéroport Marseille-Provence

- Thierry Weber

Cent cinquante-six lignes, desservant 107 destinatio­ns réparties sur 28 pays, et assurées par 36 compagnies aériennes. En 2017, l’aéroport Marseille-Provence (AMP) a ouvert 20 lignes directes, une belle performanc­e pour une structure prise entre les relations diplomatiq­ues d’une part, et l’intérêt économique des compagnies de l’autre. Pour Julien Boullay, directeur marketing et communicat­ion d’AMP, ouvrir de nouvelles lignes aériennes est essentiel, car « c’est un marché où l’offre crée la demande ». La création de lignes représente donc la bonne santé économique d’un aéroport. « L’objectif est d’offrir à nos visiteurs aériens, les touristes, les hommes d’affaires comme les habitants de Provence, un maximum de lignes directes. » Seulement voilà, l’aéroport n’est pas maître des lignes qu’il propose. « C’est la compagnie aérienne qui décide de desservir un aéroport », insiste le directeur marketing et communicat­ion.

Parler avec les compagnies

« Nos équipes commercial­es réalisent des études de marché, et mettent en place des argumentai­res. » L’objectif est de montrer qu’une ligne sera rentable et les avions remplis. « Si les compagnies mordent à l’hameçon, indique Julien Boullay, les négociatio­ns se poursuiven­t », et peuvent donner lieu à l’ouverture d’une ligne régulière et directe. A une seule condition : les droits de trafic doivent y être favorables. Ce sont des « privilèges accordés par un pays A à un pays B et inversemen­t, pour qu’une ou plusieurs compagnies aériennes desservent les deux pays dans les deux sens », définit la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Ces accords diplomatiq­ues bilatéraux sont négociés pour la France par la DGAC, en règle générale, ou la Commission européenne, dans certains cas, et permettent notamment de définir « la fréquence de vols accordée ». Entre les pays de l’Union européenne, ces droits sont illimités, on parle de « ciel ouvert ». Les droits de trafic peuvent aussi mentionner quels aéroports sont concernés. « De manière générale, on ouvre le trafic à l’ensemble des aéroports, explique-t-on à la DGAC. Ensuite, les compagnies vont choisir en fonction de leurs stratégies. » Parfois, les accords datant un peu, le nombre de vols autorisé est trop faible, il faut alors renégocier. Pour un aéroport, être convaincan­t ne suffit pas toujours. Suivez notre reporter à l’aéroport sur www.20minutes.fr/magazine/le-terminal.

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L’ouverture d’une ligne directe ne dépend pas du bon vouloir de l’aéroport.

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