« Aujourd’hui, les gens ont moins peur du rap »
Le rappeur donnait un concert à guichets fermés au Dôme vendredi soir
Le rappeur Alonzo avait rendezvous avec son public vendredi soir pour un concert au Dôme. Alors que ses fans attendaient l’ouverture des portes près de six heures avant le début du concert, Alonzo s’est confié à 20 Minutes.
Qu’est-ce que ça fait de remplir le Dôme ?
C’est la troisième fois que je me produis ici tout seul. J’avais déjà l’habitude de faire des concerts avec les Psy4, c’est la maison. C’est toujours une ambiance spéciale et une grande fierté.
Expliquez-nous le succès de votre dernier album « 100 % » ?
A l’époque de Psy4, on invitait des gens qui n’étaient pas rappeurs, on faisait des refrains chantés. J’étais plutôt le côté street du groupe. Les deux albums précédents étaient dans cette trempe, avec beaucoup d’egotrips. Avec 100 %, j’ai voulu revenir à ce qu’on faisait avec Psy4, avec des morceaux à thèmes, par exemple « Papa Allo », dans lequel je parle de mon fils. Comment expliquer ce changement ? C’est le moment qui inspire mes écrits. Après les deux premiers albums mitigés, j’avais l’esprit revanchard, je suis allé vers l’egotrip, et ça a fonctionné. Grâce à ce succès, j’étais moins revanchard. J’ai 35 ans et des enfants, ça m’a apaisé.
Comment avez-vous vécu votre passage à vide avant le retour des succès ?
J’avais déjà connu le succès, j’avais tourné dans le monde entier. Mais surtout, j’ai un entourage en béton. Il faut continuer de croire en son talent, et surtout continuer de bosser. Des artistes font un album, puis deux, et s’effondrent. Je préfère avoir galéré sur les deux premiers et connaître le succès avec les trois suivants.
Est-ce que Soprano, votre cousin, a également joué un rôle ?
Bien sûr, les Psy4, c’est ma deuxième famille. Avec Soprano, on a les mêmes managers, les mêmes équipes. On se voit tout le temps. Ce soir il était là, moi j’étais à son concert au Vélodrome. Ça fait plus de 20 ans qu’on partage cette passion.
Comment a évolué votre public depuis Psy4 de la rime ?
Maintenant, Monsieur Tout-le-monde vient à mes concerts. Quand j’ai commencé c’était uniquement des passionnés de rap. Aujourd’hui, les gens en ont moins peur. A 15 ans, j’étais déjà convaincu que le rap était la musique du peuple.