20 Minutes (Marseille)

Les réalisateu­rs mettent Paris dans tous ses états

L’image de la capitale française oscille entre clichés et authentici­té

- Vincent Julé

Ville Lumière, cité de l’amour, capitale de la mode... Paris est pour les créateurs du monde entier une source d’inspiratio­n, de fantasmes et de clichés. Beaucoup de clichés même. La nouvelle série de Canal +, « Paris etc. », créée et réalisée par la Française Zabou Breitman évite l’effet carte postale, mais pas quelques lieux communs, comme le métro qui sent mauvais ou encore le Parisien, qui est toujours pressé. Et comment les autres séries, françaises ou étrangères, représente­nt-elles la capitale ?

La carte quartier. Avant « Paris etc. », il y a eu « Paris », une série diffusée sur Arte en 2015. Passée inaperçue, elle faisait le portrait de la ville à travers douze destins, sur vingt-quatre heures. Tout y passait, et pas forcément avec subtilité : clubs de strip-tease, beaux quartiers, prostitués, politiques et un baiser sur les Champs-Elysées. Son auteure, Virginie Brac, avait travaillé sur « Engrenages », qui a toujours inscrit ses histoires dans un Paris réaliste, du palais de justice à la direction de la police judiciaire, en passant par le « boucher de la Villette ». « Pigalle, la nuit » et « Dix pour cent » préfèrent eux aussi un Paris quotidien à un Paris du cliché, avec une action qui se déroule dans un seul lieu.

La « City of Lights ». Lorsque la plus new-yorkaise des séries débarque à Paris, attention les yeux. Le double épisode ‘‘Une Américaine à Paris’’, tourné sur place, est le dernier de la série culte. Carrie y rejoint

son amant du moment, Alexandr Petrovsky, et croisera boutiques de luxe, crottes de chiens, bérets français, le pont des Arts et même Mr. Big, l’amour de sa vie. So romantic… et so cliché.

Le « vrai Paris ». Pour le final de la saison 3, « The Affair » a préféré montrer le Paris des écrivains, « le vrai Paris ». Noah ne visite pas la tour Eiffel ni Montmartre, mais se balade sur les quais, lit dans un café du 6e arrondisse­ment, se rend à une expo, le tout avec Irène Jacob. Difficile de faire plus parisien, le tout sans jamais que la série et la réalisatio­n ne le soulignent plus que nécessaire.

Paris carton-pâte. C’est une tout autre histoire dans « Smallville », où Lana Lang prend des photos d’écolières en uniforme « rue Bastille » au pied de la tour Eiffel. Or, celle-ci ne se trouve pas près de la Dame de fer. D’autres séries tomberont dans la carte postale, voire dans le carton-pâte, à l’instar d’« Alias », des « Feux de l’amour », de « Heroes », de « Beverly Hills » ou d’un drama coréen, « Lovers in Paris ».

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Dans « Paris etc. », Anaïs Demoustier joue dans un Paris sans trop de clichés.

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