Dessine-moi l’aéroport du futur
Pendant deux semaines, notre rédacteur pose ses valises à l’aéroport Marseille Provence
Dans quinze ou trente ans, comment voyagera-t-on ? Au moment où l’aéroport Marseille Provence (AMP) a lancé plusieurs plans d’extension, projetons-nous dans le futur pour imaginer l’aéroport de demain. « Ce sont de très grandes installations devant s’adapter à des techniques, des flux et des pratiques qui évoluent très vite », analyse Nathalie Roseau, enseignante à l’Ecole nationale des ponts et chaussées et chercheuse au Laboratoire techniques territoires et sociétés. Le cabinet d’architecte Foster + Partners vient d’être désigné pour construire le nouveau « Coeur d’aéroport » de l’AMP, extension devant ouvrir ses portes en 2022. Par ce choix, celui-ci a récompensé un design « flexible », adapté aux changements d’usages qui se profilent. Une fois cet agrandissement du terminal 1 achevé, ce sera au tour d’une « jetée d’embarquement internationale » de voir le jour, d’ici à 2025. Dépôt de bagages, enregistrement, « tout cela sera réalisé en amont, depuis le domicile du passager », annonce Denis Corsetti, directeur des opérations à l’AMP. Une vision pas si éloignée de ce qui existe déjà à Hong Kong, d’après Nathalie Roseau : « Une aérogare en plein coeur de la ville », où il est possible « d’enregistrer ses bagages » et d’accomplir toutes les « formalités » du voyage aérien, à l’exception de l’embarquement dans l’avion, qui se fait en dehors de la ville.
Structure agile et évolutive
L’interconnexion entre villes et aéroports va grandement évoluer. Les avancées technologiques, « l’idée d’un risque zéro et d’un bruit zéro » par exemple, rendraient plus facile la proximité urbaine des aéroports. Et bien sûr, il y a la question environnementale. Depuis décembre 2016, l’aéroport phocéen bénéficie d’une certification de niveau 2 à l’Airport carbon accreditation, venue récompenser une baisse de 22% des émissions de gaz à effet de serre entre 2013 et 2016. Pour Bérengère Cappa, responsable du service développement durable de l’AMP, la partie se joue avec les compagnies aériennes, à qui il appartient de se doter de flottes « qui consomment moins ». Et de conclure, « l’aéroport de demain sera un caméléon hyper évolutif qui pourra s’adapter à tous les changements. L’enjeu, c’est d’être agile ». Suivez notre reporter à l’aéroport sur www.20minutes.fr/magazine/le-terminal.