Payet, on attend toujours l’étincelle
Le capitaine de l’OM pourrait souffler, ce jeudi, pour le match crucial face à Salzbourg
Accusé Payet, levez-vous ! (Et courrez un peu sur le terrain pour défendre, SVP). Son dernier non-match à Montpellier, après une sortie intéressante à Metz, a réveillé les critiques. Et même les plus amourachés des supporters de l’OM commencent à se poser la question : était-ce une bonne idée de faire revenir Payet « à la maison » cet hiver ? « J’étais dubitatif quand il a signé, et effectivement, ce que je vois confirme mes réserves », souffle à 20 Minutes l’ancien président de l’OM Christophe Bouchet. Désormais maire UDI de Tours, il nous fait une réponse de centriste : « Je ne dirais pas que c’était une erreur. Mais c’est un triple défi. Faire revenir un ancien. Dans un univers pas simple. Et en misant énormément sur une seule recrue. Dans le foot, quand on n’est pas dans le wagon de tête, il faut prendre des risques. Les dirigeants en ont pris un énorme avec Payet. » Les chiffres, en effet, donnent le vertige : un transfert à 30 millions d’euros, un salaire record et un contrat qui court sur quatre ans et demi. Ça fait cher les cinq buts et les huit passes décisives (en 28 matchs), hurle la vox
populi. Pas tant que ça, rétorque l’économiste du sport Vincent Chaudel : « La direction devait envoyer un message au mercato, avec un créateur, un offensif, un international. Et aujourd’hui, sur ces joueurs-là, on est vite sur 20 millions ! » Pour lui, si McCourt a fait une erreur, c’est sur « la marge de manoeuvre » : « Une telle dépense vous handicape pour le coup d’après. »
« Gros coup de pompe »
Oublions la froideur des chiffres pour la chaleur des vestiaires, avec ceux qui côtoient Dimitri Payet ou qui l’ont côtoyé, comme René Degenne, ex-dirigeant nantais qui a fait (re) venir Payet dans l’Hexagone. On l’a dérangé en plein apéro au café du coin avec notre maudite question : connerie ou pas, ce retour ? « Non, non, même s’il a en ce moment un gros coup de pompe, il peut revenir. Son problème, c’est qu’il a tendance à être nonchalant. Après, il a été blessé et c’est toujours compliqué de se remettre en marche. » « Il a été blessé au moins deux mois et demi sur cinq cette saison, assure Rudi Garcia. Il faut qu’il travaille encore pour retrouver sa capacité d’élimination, mais il est sur la voie normale. » D’ailleurs, si Payet ne débute pas, ce jeudi soir, ce ne sera pas une sanction : Garcia juge que son capitaine, meneur de jeu et tête de gondole... doit encore souffler.