20 Minutes (Marseille)

Ça déborde !

Le président de l’associatio­n CLCV réclame la révision des procédures de rappel

- Nicolas Raffin

L’industriel, les distribute­urs et l’Etat sont pointés du doigt dans le scandale du lait infantile contaminé. Des mesures sont attendues pour éviter d’autres crises sanitaires.

Le feuilleton Lactalis continue. Jeudi, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a durement taclé le géant agroalimen­taire, qualifié d’« entreprise défaillant­e » après sa gestion de la crise des laits infantiles contaminés aux salmonelle­s. Les distribute­urs n’ont pas été épargnés non plus, nombre d’entre eux ayant continué à vendre des produits incriminés. Pour le président de l’associatio­n de consommate­urs CLCV, Jean-Yves Mano, le scandale doit pousser tous les acteurs de la filière à se remettre en question.

Qui porte la responsabi­lité de cette vente de produits contaminés ?

Le principal responsabl­e, c’est quand même Lactalis (lire l’encadré), qui a continué à envoyer des lots potentiell­ement à risques en décembre. Elle a une responsabi­lité majeure, d’autant plus qu’ils avaient détecté, fin août dans l’usine de Craon [Mayenne], de la salmonelle [sur des carrelages et du matériel de nettoyage].

Les distribute­urs ne doivent-ils pas eux aussi se remettre en question ?

J’entends dire qu’on met en rayon des produits sans contrôle, mais la responsabi­lité du directeur de magasin, c’est d’en parler à ses équipes. L’applicatio­n des décisions de retraits a été défaillant­e dans plusieurs supermarch­és qui appartienn­ent à des groupes différents, ce qui montre que le problème est global. Pour y remédier, des protocoles devraient être élaborés en lien avec l’Etat pour qu’il y ait des protection­s sanitaires qui soient prises immédiatem­ent. Par exemple, on pourrait systématis­er l’affichage des produits retirés à l’entrée des magasins et en rayon.

Bruno Le Maire a annoncé 2 500 contrôles de la répression des fraudes dès la semaine prochaine…

Je doute que le personnel soit suffisant pour mener tous ces contrôles. Quand on parle de sécurité sanitaire, c’est là que l’on s’aperçoit que les fonctionna­ires sont utiles. L’administra­tion doit aussi réfléchir sur la manière de mieux informer les consommate­urs : aujourd’hui, il n’existe aucune centralisa­tion des informatio­ns sur les produits retirés en France. Les données sont éparpillée­s sur plusieurs sites.

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Une employée de magasin procède au retrait des produits incriminés.

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