Roulez jeunesse bleue
Les Bleus commencent l’Euro, ce vendredi contre la Norvège
Une page s’est définitivement tournée en équipe de France. Dimanche, à l’occasion du match contre le Danemark, Bercy a rendu un vibrant hommage à ses glorieux anciens, Thierry Omeyer et Daniel Narcisse, derniers survivants de la « génération 2001 ». Désormais en retrait des Bleus, les deux monstres du hand français ont laissé la place à des jeunes prometteurs, qui commencent l’Euro, ce vendredi contre la Norvège (20 h 30).
« Plus de crédit »
Le saut est périlleux, l’issue incertaine, mais le sélectionneur des Bleus, Didier Dinart, n’a guère eu le choix au moment de dresser sa liste, notamment à cause des blessures d’Olivier Nyokas, William Accambray ou Ludovic Fabregas. Lors de cet Euro, il faudra se familiariser avec les Nedim Remili (22 ans), Dika Mem (20 ans), Nicolas Tournat (23 ans) et peut-être Romain Lagarde (20 ans, réserviste). Sans oublier certains « vieuxjeunes » : Kentin Mahé (26 ans), Timothey N’Guessan (25 ans) et Benjamin Afgour (26 ans). Et tout ce beau monde est confiant avant d’aborder la compétition. « Quelque part, le but de cette équipe, c’est aussi de faire grandir les jeunes », explique le vétéran Michaël Guigou, encore présent en Croatie. Et ce changement de génération suscite un bel enthousiasme. « Il y a comme une rupture, expose le gardien des Bleus Cyril Dumoulin, qui incarne la vieille garde avec Nikola Karabatic et Michaël Guigou. Avant, on sentait qu’il y avait “eux”, les titans du handball, et le reste du groupe. Maintenant on ressent moins cette barrière. » D’autant plus que ces « bizuts » arrivent avec des références. Aux Mondiaux juniors, Mem et Lagarde ont récolté le bronze en 2017, alors que Nicolas Tournat a décroché le Graal en 2015. De grandes responsabilités les attendent. « J’ai l’impression qu’on donne un peu plus de crédit aux jeunes, affirme Kentin Mahé. Avant, les anciens tenaient l’équipe plus longtemps. On a une génération 1996-1997 qui nous apporte déjà énormément. Pour le moment, je trouve que ça se passe bien » Mais attention à ne pas exploser en plein vol. Des espoirs titrés et annoncés comme cracks qui craquent, on en a connu dans tous les sports. « A 19, 20 ans, nous, on a perdu contre des mecs qu’on n’a plus jamais revus après… », assure l’ailier Luc Abalo. On ne pourra pas dire que la jeune colonie n’était pas prévenue.