20 Minutes (Marseille)

La plongée comme aide aux victimes d’attentats

Des médecins aident des victimes d’attentats à gérer leur stress post-traumatiqu­e

- Adrien Max

L’équipe de Mathieu Coulange, chef de service de médecine hyperbare des hôpitaux de Marseille, teste les effets bénéfiques que peut avoir la plongée sur la gestion du stress, notamment auprès de victimes des attentats de Paris qui souffrent de syndrome post-traumatiqu­e. 20 Minutes vous explique cette démarche. D’où vient l’hypothèse d’un lien entre la plongée et le stress ? En 2015, Frédéric Beneton, un polytechni­cien travaillan­t dans la finance, s’aperçoit que la plongée diminue ses angoisses. « La plongée lui permettait de reprendre le dessus et de mieux gérer l’imprévu. Il a décidé de quitter son poste pour démontrer scientifiq­uement l’intérêt de la plongée dans la gestion du stress », raconte Mathieu Coulange. Comment s’est déroulée l’expérience ? Mathieu Coulange et son équipe ont mené une première expériment­ation avec l’Union nationale des centres sportifs de plein air (UCPA) de Marseille. « On a évalué leur stress vécu dans le travail, dans la vie quotidienn­e, au début du stage et on les a divisés en deux groupes : un groupe plongée et un groupe kayak », se remémore le médecin. Résultat, la plongée a plus d’efficacité sur la gestion du stress, ce qui leur a permis de publier des résultats avec une valeur scientifiq­ue. Pourquoi avoir continué avec des victimes d’attentats ? Il s’agit en fait d’un hasard du calendrier. « On pensait mener la deuxième expériment­ation avec des militaires qui avaient été exposés à un stress très intense. Mais les attentats sont survenus, de nombreuses personnes souffraien­t du syndrome de stress posttrauma­tique avec une hypervigil­ance permanente, des problèmes de sommeil », explique le médecin. Quels sont les résultats de cette nouvelle expérience ? Comme à l’UCPA, Mathieu et ses collègues ont divisé le groupe de volontaire­s en deux. Un pour la plongée, un autre pour diverses activités de loisirs. « Nous les avons emmenés en Guadeloupe pour deux semaines de tests, c’est le meilleur endroit pour la plongée. Nous avons également fait appel à un plongeur spécialist­e des techniques de relaxation sur place », explique le médecin. Les résultats définitifs ne seront connus que dans six mois, le temps de mesurer les effets sur la durée, mais les premiers semblent plaider en faveur de la plongée.

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Des victimes d’attentats lors de l’expériment­ation en Guadeloupe.

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