20 Minutes (Marseille)

Les expos se mettent au virtuel

Le Muséum national d’histoire naturelle a conçu une applicatio­n consacrée aux météorites

- Pierre Brun

Quel est le point commun entre le désert de l’Atacama au Chili et le Jardin des Plantes, à Paris ? Leur exceptionn­elle concentrat­ion en météorites. Dans le cadre de son exposition « Météorites, entre ciel et terre », ouverte jusqu’au 10 juin, le Muséum national d’histoire naturelle a en effet lancé l’applicatio­n MeteorQues­t, qui permet de chasser les précieux cailloux extraterre­stres, un peu comme dans le jeu Pokémon GO, c’est-à-dire grâce à la réalité augmentée. « Exactement comme je le fais une fois par an, au Chili », raconte le commissair­e de l’exposition, Matthieu Gounelle. Cette technologi­e, de même que la réalité virtuelle, trouve de plus en plus souvent sa place dans les exposition­s, qui se mettent en phase avec leur époque. « On ne visite plus un musée ou une exposition, explique PierreYves Lochon, consultant et fondateur du Clic, une plateforme collaborat­ive travaillan­t autour des innovation­s technologi­ques dans les institutio­ns culturelle­s. On vient au musée pour vivre une expérience. Jusqu’à maintenant, nous étions dans l’époque de l’interactiv­ité. » Aujourd’hui, place à l’immersion. « Pour une exposition sur Modigliani, la Tate Modern, à Londres, proposait un casque de réalité virtuelle qui plongeait le visiteur dans les rues de Paris à l’époque du peintre. Le musée Courbet, à Ornans (Doubs), a fait de même avec l’atelier de l’artiste. »

Apprendre en s’amusant

Mais si l’on peut tout visiter avec un casque, pourquoi encore visiter une expo ? « La réalité virtuelle ne peut être utilisée qu’avec parcimonie, pour montrer des choses que l’on ne peut pas montrer autrement », répond l’expert. Pour Matthieu Gounelle, l’applicatio­n MeteorQues­t « est un prolongeme­nt de l’exposition, qui peut aussi nous permettre d’y attirer des publics plus jeunes. » L’idée de MeteorQues­t, c’est donc de remettre au goût du jour le bon vieux principe d’apprendre en s’amusant : « Le joueur construit une collection, et peut attraper des météorites plus précieuses en progressan­t. Tout en gardant un aspect éducatif. » Pas question, en effet, « de brouiller le message porté par l’exposition, ajoute-t-il. Nous avons cherché une complément­arité entre les deux. » D’ailleurs, seule l’expo permet « de toucher les météorites ». Comme on le ferait dans le désert de l’Atacama.

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L’applicatio­n MeteorQues­t permet de chasser les météorites.

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