Une Nord-Coréenne a brisé la glace
Avant Pyeongchang, 20 Minutes raconte plusieurs histoires improbables des JO d’hiver (4/4)
D’elle, Internet ne sait quasiment rien. Une page Wikipedia peu fournie, pas de profil sur le site officiel de la fédération internationale de son sport… Autant dire que Hwang Ok-sil n’a pas laissé une trace impérissable dans l’histoire. Pourtant, elle est l’une des deux seules médaillées de la Corée du Nord dans l’histoire des Jeux olympiques d’hiver. En 1992, à Albertville, elle a réussi à décrocher le bronze en short-track.
«Une patineuse si discrète»
Si la Corée du Nord place régulièrement ses athlètes sur les podiums olympiques l’été, le froid leur réussit moins. Depuis leur première participation en 1964, ils ne sont que 62 à avoir représenté la République démocratique de Corée aux Jeux d’hiver. Pour deux médaillées, donc. Officiellement, Hwang Ok-sil a participé à deux courses dans sa carrière : Albertville et Nagano, en relais, six ans plus tard. Le reste de sa vie est un immense trou noir. Aucune info, aucune image. « Je ne me souviens pas d’elle, explique la Française Karine Rubini, qui avait affronté la Nord-Coréenne lors des séries à Albertville. J’étais tellement concentrée, que je ne m’attardais pas sur les autres. Dans notre sport, les Nord-Coréens étaient beaucoup plus discrets que ceux du Sud. Peut-être qu’elle n’était pas si forte que ça, sinon je m’en serais souvenue. » Pourtant Hwang Ok-sil n’a pas volé sa médaille, loin de là. Une vidéo de la course existe et montre que l’athlète de 19 ans fait même la course en tête un long moment, avant de s’incliner au sprint. Malgré cette bonne prestation, Emmanuel Michon, entraîneur de l’équipe de France de l’époque, n’a également « aucun souvenir » de la patineuse. En revoyant la course, Michon assure que Hwang Oksil fait « une belle course. C’est une belle patineuse, athlétique. Elle a tiré le couloir n°1 [très avantageux pour prendre la corde] et sait s’en servir. » Impossible, pour autant, de trouver la trace d’une « école » nord-coréenne de short-track. « Les filles ont eu une équipe de relais en bronze aux championnats du monde en 1993, reprend l’ex-coach. Cette année, j’ai vu deux athlètes, à Budapest, essayer de se qualifier pour les Jeux. Ils étaient bons, mais pas capables d’entrer dans les 32 meilleurs mondiaux. Ils ne se frottent pas assez à la compétition de haut niveau. »