A belles paroles beaux actes ?
Davantage de moyens dans des quartiers difficiles et un « nouvel état d’es-
prit » qui se veut plus proche de la population. Jeudi, Gérard Collomb a dévoilé la police de sécurité du quotidien (PSQ), réforme promise par le candidat Macron après l’« affaire Théo » et la grogne inédite dans la police. Sur le fond, la PSQ additionne les annonces et promesses. Et recycle aussi pas mal de chantiers déjà ouverts (amendes forfaitaires pour certains délits, prévention des suicides chez les forces de l’ordre ou « caméras-piétons » pour les contrôles d’identité). Au chapitre des nouveautés, toutefois, le ministre de l’Intérieur a annoncé que, d’ici à janvier 2019, trente quartiers difficiles (en région parisienne, à Toulouse, Lille, Strasbourg et Marseille) bénéficieront de « moyens supplémentaires » (un renfort de 15 à 30 policiers). Trente autres quartiers suivront d’ici à 2020. Les syndicats de police ont réservé un accueil poli aux annonces ministérielles en demandant de passer de « la parole aux actes ». Pour Philippe Capon, secrétaire général du syndicat Unsa police, il manque notamment une dimension « interministérielle » aux annonces : « On a déjà vu dans le passé que des annonces faites par l’Intérieur n’avaient pas été prises en considération par le ministère de la Justice. » Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat Alliance, attend d’ailleurs des garanties de la part de la garde des Sceaux Nicole Belloubet sur la simplification de la procédure pénale, évoquée par Gérard Collomb.