Féministe, à quel point?
« The Bold Type » est dispo sur Amazon Prime Video ce vendredi
L’été dernier, pendant que vous regardiez « The Handmaid’s Tale », « The Bold Type » commençait aux Etats-Unis . Une série plus discrète, mais non moins féministe. Enfin, jusqu’à quel point? A l’occasion de la mise à disposition de la première saison sur Amazon Prime Video, ce vendredi, trois journalistes de 20 Minutes reviennent sur les aventures de Jane, Kat et Sutton, employées d’un magazine féminin. Alors « The Bold Type », on aime un peu, beaucoup ou à la folie? Un peu. Le show espère plaire aux jeunes adultes en délivrant des messages d’émancipation bien-pensants autour de l’anorgasmie ou des violences faites aux femmes. Mais, à la différence de « Girls » ou « SMILF », la série ne met en scène qu’une brochette de Mary-Sue belles, minces et surlookées qui passent leur temps à bavasser au sujet des mecs et des « shoes », enfermées dans le dressing du magazine féminin, symbole du consumérisme et coeur de l’usine à diktats. Bref, du « pop féminisme », version light et talons à paillettes. (A. D.)
VBeaucoup. Derrière des intrigues un peu éculées, la série est à des annéeslumière de la vacuité d’un « Gossip Girl » ou d’un « Girlboss ». « “The Bold Type” s’attaque à la sexualité féminine frontalement – frigidité, sex-toys, plans cul – et aborde la bisexualité sans jamais tomber dans le piège de la misogynie. Si Kat, Jane et Sutton représentent toutes un archétype féminin un peu grossier – l’assistante sexy, la bosseuse coincée et l’impulsive perdue –, elles ne se résument pas à leurs histoires d’amour. Les femmes sont puissantes, ambitieuses et libres. (L. B.)
V A la folie. Dès son titre – littéralement, « le fort caractère » –, « The Bold Type » se revendique comme une série féministe. Une scène a priori anodine incarne à merveille cet aspect et cette bienveillance du quotidien. Sutton et Kat discutent dans le dressing qui leur sert de QG, lorsque Jane les interrompt. Sutton lui fait remarquer qu’elle vient de lui couper la parole, qu’elle disait quelque chose d’important. Avant de se raviser : « Non, c’est plus important ce que tu as à dire, vas-y. » Pas de conflits inutiles, pas de crêpages de chignon, « juste » des femmes qui parlent d’elles, entre elles. (V. J.)