La ville a des vues sur les étoiles
Les hôtels haut de gamme poussent comme des champignons à Marseille
Un seul en 2013 contre plus d’une vingtaine aujourd’hui. Lors du lancement de Marseille capitale européenne de la culture, la ville ne disposait que d’un hôtel de luxe. Depuis, elle a largement comblé son retard, une vingtaine d’hôtels haut de gamme ont ouvert. La mairie ne semble pas vouloir s’arrêter en si bon chemin, comme en témoigne l’ouverture prochaine d’un quatreétoiles en plein coeur de Noailles ou le projet d’hôtel à la villa Valmer. Si l’offre était quasiment inexistante en 2013, ne deviendrait-elle pas trop importante aujourd’hui ? Les bons chiffres avancés par l’office du tourisme, près de 70% de taux de remplissage, laissent à penser que le marché n’est pas saturé. Mais la municipalité veille au grain. « On ne peut pas refuser de projets, mais nous étalons leur ouverture dans la durée », explique Dominique Fleury-Vlasto, adjointe chargée du tourisme. Ces hôtels semblent nécessaires pour l’attrait touristique et l’image de Marseille, avec d’importantes retombées économiques. « Ces établissements de grande qualité nous permettent de toucher une clientèle que l’on recherche, comme celle des pays asiatiques ou des pays du Golfe », détaille l’élue. La réussite de ces hôtels favoriserait celle des autres catégories, remplis à 70 % également.
Tourisme d’affaire
Madelijn Vervoord, directrice générale de l’hôtel InterContinental, n’est pas inquiète des prochaines ouvertures, à une condition. « Ces nouveaux hôtels doivent créer leur clientèle. Toute ouverture de marque connue internationalement favorise le rayonnement de la ville, ce qui est bénéfique pour tous », avance la directrice. Plus que leur nombre, la taille des établissements est regardée de près. « Nous avons besoin de ces établissements pour attirer une nouvelle clientèle, mais nous n’avons pas besoin qu’ils soient démesurés », ajoute Dominique Fleury-Vlasto. Ces bâtiments ont également permis le développement d’un tourisme d’affaire, avec l’organisation de nombreux congrès. « Nous sommes en lice pour organiser le prochain congrès mondial de l’environnement. Ces hôtels nous permettent d’héberger les chefs d’Etat, les grands groupes mondiaux », se réjouit Dominique Fleury-Vlasto. En 2017, Marseille a organisé plus de 800 congrès, pour des retombées estimées à 350 millions d’euros.