20 Minutes (Marseille)

Face au Real de Ronaldo, le PSG craque à Madrid (3-1) en 8e de finale aller

- A Madrid, Julien Laloye

L’Espagne, il va falloir arrêter de penser y gagner. Tant de fois renvoyé chez papa et maman par le Barça, le PSG s’est cette fois pris l’histoire madrilène dans la figure. D’abord devant au score grâce à Adrien Rabiot, Paris semblait avoir le match à sa main pour aborder le match retour dans de bonnes conditions jusqu’à un triple coup de grisou, dont deux buts de Ronaldo. Rien n’est encore perdu, mais le retour s’annonce coton.

La grosse tuile. A la demi-heure de jeu, on voyait le PSG énorme. Au bout d’une heure, on se disait que ça sentait bon le contre assassin de Kylian. A la fin, on s’est dit que ce serait pas encore pour cette année. Dans des proportion­s à peine moins gênantes qu’au Camp Nou, le PSG s’est disloqué au moment où tout le monde s’accommodai­t d’un résultat nul avant le Parc des Princes. Un centre foireux qui rebondit par miracle sur le genou de Ronaldo (83e), une frappe heureuse de Marcelo (87e), et voilà les Parisiens au bord d’un nouveau crash en Coupe d’Europe, alors qu’ils avaient montré une force de caractère à la hauteur de l’événement. Mais les remontadas fonctionne­nt dans les deux sens.

La grosse cote. Unai Emery joue sa tête sur cette double confrontat­ion et on ne peut pas lui reprocher d’être allé au feu avec ses idées. Premier tremblemen­t de terre. La titularisa­tion de Kimpembé à la place de Thiago Silva, longtemps pointé comme le trouillard en chef le soir de la remontada. On ne se faisait pas trop de soucis pour le gamin et on avait raison. En revanche, l’option Lo Celso en sentinelle s’est révélée le naufrage que l’on craignait dans le paquebot géant de Bernabeu. Fautif sur le penalty, auteur de grossières pertes de balle dans sa surface, l’Argentin a montré les limites qu’on lui supposait à ce poste et à cet âge. Lassana Diarra n’était sans doute pas prêt.

Les grosses stars. Neymar a encore du boulot pour égaler Ronaldo. Le premier a coûté la dette de la nation française pour faire la diff’ dans ces grands soirs. On ne peut pas dire qu’il nous ait franchemen­t éblouis ce coupci. Trop personnel, trop plaintif sur chaque contact, trop décidé à briller, en fait, le Brésilien a réussi à choisir la mauvaise idée presque à chaque fois, sauf qu’en face, c’était pas Gijon, ni Dijon. Il aurait pu être passeur décisif pour Mbappé, mais ça fait léger quand même (51e). Pour ce qui est de CR7, le constat aurait pu être sévère aussi. Le Portugais a raté deux énormes occasions qui rentraient encore l’an passé, mais il a marqué son centième but en Ligue des champions, un chiffre qu’on souhaite bien du plaisir à atteindre aux joueurs des 12000 prochaines années, en dehors de l’autre extraterre­stre. Et son genou traînait au bon endroit quand il a fallu.

Le grand duc. Il y a des stades qui accompagne­nt un destin. Celui de Rabiot s’est dessiné au même endroit il y a deux ans, quand entré à la place de Verratti blessé, il avait essuyé son crottin royal sur le milieu de terrain madrilène malgré la défaite. Ça a dû lui rappeler des bons souvenirs, puisque l’hériter de la couronne de France a une nouvelle fois plané sur le royaume espagnol. Rare parisien à être dans le ton d’entrée, Rabiot a souvent enclenché les périodes de possession parisienne­s avant de marquer ce but si important à l’extérieur, de son mauvais pied en plus. Mention spéciale aussi à un autre titi du cru. Areola a sacrifié sa tête à la patrie sur un face-à-face avec Ronaldo (28e) et sorti une frappe assez dingue de Benzema (44e).

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Cristiano Ronaldo a inscrit deux des trois buts du Real.

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