« Probablement pas là en 2022 »
Le snowboardeur originaire de Serre Chevalier a remporté l’or à Pyeongchang
Ce n’est pas un hasard si Pierre Vaultier est surnommée « la machine ». A 30 ans, le natif de Briançon (Hautes-Alpes) a conservé son titre olympique de snowboardcross, après une finale maitrisée de bout en bout. Le lendemain de son sacre, vous avez pu l’interviewer avec notre journaliste grâce à un Facebook live depuis le club France.
Où est-ce qu’elle va finir cette nouvelle médaille?
Celle de Sotchi avait passé quelques temps dans un tiroir avant de ressortir. Peut-être que celle-là aussi. Il y a quatre ans, je m’étais dit : « La médaille, je la porte sur le podium mais après, elle ne reviendra jamais autour de mon cou ». La médaille, je la montre, je la prête, je la fais partager.Mais pour moi, c’est un signe ostentatoire que de la porter autour du cou : « Je suis champion olympique, j’ai une médaille autour du cou. » Ce n’est pas quelque chose que je veux cultiver. Quand elle est autour du cou, on ne la partage pas. Partager une médaille, c’est l’avoir dans la main, la donner, la prêter, la montrer, c’est ça que les gens veulent voir.
Après ce deuxième titre olympique, on veut savoir si vous avez envie de continuer…
J’ai accompli ce que je voulais accomplir dans mon sport. La question est légitime, est-ce que je serai là en 2022 ? La réponse est probablement non. Ca me coûte beaucoup. J’ai ma petite famille à la maison. Partir six ou sept mois sur douze de la maison pour exercer mon sport, c’est beaucoup de sacrifices. En plus, je commence à être un vieux de la vieille dans mon sport. Il faut dire qu’il y a des jeunes qui ont les dents super longues. Plus les années passent, plus il va être difficile pour moi de gagner. Un jour, il faudra laisser la place. En ce moment, je me demande si je quitte mon sport maintenant, pour finir en beauté, ou si j’attends de voir si je suis encore capable de gagner ou refaire une olympiade au top. L’envie va primer. Si j’ai envie de repartir à la muscu, de me mettre cher en cardio, de retourner sur les glaciers pour m’entrainer… Si j’en ai envie, alors je repartirai.
Avant les Jeux, vous vous voyiez continuer longtemps ?
Avant Sotchi, je m’étais dit que j’arrêtais si je gagnais l’or. J’ai vite changé d’avis. Là, je n’ai pas fait de pronostic et maintenant, je ne sais pas quoi faire. J’aimerais continuer parce que ça me fait vibrer, mais ce sont aussi des sacrifices. Je pense qu’il va me falloir du temps pour prendre une telle décision.