20 Minutes (Marseille)

Les ados nouvelle génération, héros des mangas

Une nouvelle génération d’auteurs croque la jeunesse

- Vincent Julé

Un lycéen mordu par une vampire, la rencontre entre un intello coincé et une jeune femme mal dans sa peau… Ces histoires, vous pensez sûrement les avoir déjà lues ou vues, mais pas comme dans les mangas. La jeunesse a toujours passionné les mangakas, de Toru Fujisawa avec

GTO à Ai Yazawa avec Nana, mais une nouvelle génération d’auteurs touche du crayon le coeur des ados et leur désordre intérieur. La preuve en trois conseils de lecture.

La première fois. Malgré le titre de la série, « Happiness » (« Bonheur »), ce n’est pas la joie pour Makoto, élève discret et souffre-douleur de sa classe. Un soir, il est mordu par une jeune vampire, qui lui laisse le choix : mourir ou devenir comme elle. Métamorpho­se du corps, soif de sang, force nouvelle… Sous le trait de Shuzo Oshimi, l’adolescenc­e prend des airs de première fois, banale et inéluctabl­e. Il faut dire que le mangaka s’intéresse moins à la mythologie vampire qu’à la perte de contrôle. Derrière un dessin rond, Shuzo Oshimi cache un récit lent et la fausse insoucianc­e de l’adolescenc­e, un volcan d’émotions et de tourments.

« Happiness », de Shuzo Oshimi. Un tome disponible (Pika).

Le sentiment amoureux. Récompensé du prix Shogakukan 2017, vendu à près de deux millions d’exemplaire­s, « Après la pluie » est l’un des mangas du moment. Et l’un des plus simples. Akira, lycéenne de 17 ans, travaille après les cours dans un restaurant. Elle est amoureuse de son patron, Masami, un raté et divorcé de 45 ans. Un jour de pluie, elle lui fait sa déclaratio­n. Et après ? C’est la question qu’explore Jun Mayuzuki, en toute simplicité mais sans jamais tomber dans la facilité. Même si la relation elle-même, et sa faisabilit­é, est un enjeu du manga, l’auteur n’empiète jamais sur le sentiment amoureux, sa représenta­tion, et l’état de flottement dans lequel il plonge les personnage­s… et les lecteurs.

« Après la pluie », de Jun Mayuzuki. Quatre tomes disponible­s (Kana).

La rencontre. Toute relation naît de la rencontre de deux individual­ités. Le mangaka Daisuke Imai applique ce principe à la lettre dans « Destins parallèles », une histoire d’amour racontée de deux points de vue différents, ceux du garçon et de la fille, dans deux séries différente­s «Elle » et « Lui ». Le manga ne raconte pas une relation toxique ou déséquilib­rée, juste une rencontre banale entre deux ados timides et maladroits. Il faut lire les deux séries, les deux points de vue, pour remettre la relation en perspectiv­e et saisir les subtilités d’une situation, d’un geste ou d’une case de dessin. Et là, tout devient compliqué, comme dans la vie. « Destins parallèles – elle » et « Destins parallèles – lui », de Daisuke Imai. Un tome chacun disponible dès ce jeudi (Komikku).

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« Destins parallèles » raconte une histoire d’amour de deux points de vue.

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