La parole est à la défense
Les dribbleurs se plaignent du traitement qui leur est réservé
Apriori, Neymar est tranquille. Dimanche, face à l’OM, l’attaquant du PSG ne verra personne venir lui chatouiller les chevilles. Oui, car Rudi Garcia, le coach marseillais, fait partie des leaders dans la croisade actuelle contre la maltraitance faite aux artistes. Depuis quelques semaines, la France peste contre les méchants défenseurs qui taquinent les chevilles de Neymar, Thauvin, Fekir et consorts. Les arbitres, qui ne les protègent pas assez, en prennent aussi pour leur grade, évidemment.
« Ça fait partie du foot »
« Je n’ai pas l’habitude de me plaindre, mais franchement c’est fatigant, regrette Florian Thauvin. A tous les matchs, je sors avec une balafre. » Les week-ends seraient évidemment moins fun sans les crochets, débordements et sombreros des plus fins techniciens de notre L1. Mais les défenseurs ont peutêtre leur mot à dire, aussi. Souleymane Diawara, dont le petit plaisir était d’exhiber, à la face des attaquants, ses crampons de 18 fartés comme les skis de Fourcade, a dégainé dans Le Parisien : « En France, les défenseurs jouent physique, c’est comme ça. Alors, si en plus tu commences à les narguer, ils vont mettre le pied, ils vont être plus agressifs sur toi. » Issa Diop, le solide capitaine toulousain, qui se coltine les fameux artistes tous les week-ends, comprend qu’un traitement particulier puisse être réservé aux dribbleurs fous : « Certains défenseurs savent que leur seul moyen de gagner leurs duels, c’est de leur faire péter un plomb, les faire sortir du match. » Pour le joueur du TFC, champion d’Europe U19 avec les Bleus, ces duels peuvent même représenter un petit amusement : « Je crois que Neymar aime ce petit jeu d’intox avec les défenseurs. J’ai l’impression que ça dépend de son humeur. Contre nous, il ne s’est pas du tout plaint, alors qu’il a pris quelques coups. » Issa Diop n’est pas convaincu par la position des entraîneurs, comme Rudi Garcia, qui réclament que les artistes soient protégés par les arbitres. « Il ne faut pas non plus un arbitrage à deux vitesses, prévient-il. Les grands joueurs n’aiment pas qu’on les titille, qu’on leur morde les chevilles. Nous, les défenseurs, on subit aussi des coups. Ça fait partie du foot, c’est un sport de contact. »