20 Minutes (Marseille)

Ils veulent tirer leur épingle des Jeux

Les Fédération­s de sports de boules travaillen­t dur pour intégrer le programme olympique

- Jean Saint-Marc

Serrer des paluches et porter des toasts. Et si c’était ça, le quotidien d’un lobbyiste ? Claude Azéma, patron de l’influente Confédérat­ion mondiale des sports de boules (CMSB), a passé ses vacances d’hiver à Pyeongchan­g, pendant les JO. Pas pour parler curling, mais pétanque, boule lyonnaise et raffa volo. « Il faut que les membres du CIO [Comité internatio­nal olympique] nous voient, qu’ils sachent qui on est. Mais sans les harceler, précise cet ex-fonctionna­ire de l’Assemblée nationale. Aux JO, j’étais partout : au bar, au resto, pour que ceux qui me connaissen­t me présentent ceux que je ne connais pas encore. » Pour vérifier, on a passé un coup de fil à son « rival » Jacques Fontaine, patron de la fédé internatio­nale de squash, qui rêve aussi de grimper sur l’Olympe : « Claude fait une bonne campagne, mais nous aussi… » Cet intense lobbying, « c’est possible que ça les aide », lâche Serge Falézan. Depuis sa Bretagne, il se bat pour que le tir à la corde soit olympique. « On est peut-être moins connu, notre sport ne passe pas à la télé, mais on présente un dossier sérieux. En ce moment, tout le monde passe de la pommade dans le dos d’Estanguet. Mais je saurai lui dire qu’à Lannion, on a un magnifique stade d’eau vive! » Tony Estanguet est un interlocut­eur de choix : il proposera au CIO les futurs sports des JO.

La pommade et les sous

La pommade, c’est bien. Les gros sous, aussi. C’est la difficulté de nos pétanqueur­s-lobbyistes. « Depuis qu’on a officialis­é notre candidatur­e, en 2015, on a dépensé un peu plus de 130 000 €, assure Claude Azéma. Le base-ball, pour aller à Tokyo, ils ont mis 400 000 € la dernière année. » La CMSB va donc « monter en puissance » ces prochains mois, quitte à faire un emprunt. Les premiers arguments (mixité, universali­té) ont été déroulés. Il faut maintenant changer l’image du sport. « Ajouter un peu de glamour, ou en tout cas les codes d’un sport moderne », sourit Marc Guérin, patron de l’agence LunaCom, à l’origine d’un joli clip, réalisé avec le soutien d’Adidas, qui répond à tous les codes du moment. Pour le glamour, les lobbyistes misent sur des épreuves plus courtes. Si les sports de boules sont olympiques, ce sera au temps que ça se jouera. La décision devrait être prise en 2020, normalemen­t. Claude Azéma a encore un peu de temps pour marteler que ses sports sont universels, mixtes et propres. Accessoire­ment, « ce sont des médailles assurées pour la France, en tout cas en pétanque et en lyonnaise ».

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Si la pétanque devient olympique, les parties devraient se jouer au temps.

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