Objectif Lune et impression 3D
Une entreprise marseillaise cherche des solutions pour concevoir des outils dans l’espace
Quand on écoute Peter Weiss exposer le projet qu’il porte, on a l’impression qu’il raconte l’intrigue d’un film de sciencefiction. Or, le Marseillais n’est pas un bon scénariste, mais bel et bien chef de département Espace au sein de l’entreprise Comex. Et il se retrouve embarqué dans une aventure un peu spéciale : celle d’aider à la conception de la base lunaire de l’Agence spatiale européenne, en utilisant ni plus ni moins que… les imprimantes 3D. En 2015, le patron de l’Agence spatiale européenne, Jan Woerner, a proposé de remplacer la Station spatiale internationale (ISS) en orbite autour de la Terre par un « village lunaire » permanent. Symbole de la coopération internationale dans l’espace, l’ISS, vieillissante, n’est en effet financée que jusqu’en 2024. Mais parmi les obstacles à ce projet se trouvent la fabrication et le transport d’outils utiles aux astronautes une fois sur la Lune. « Le problème, note Peter Weiss, c’est qu’amener des choses sur place est cher et compliqué. L’autre souci, c’est qu’on ne peut pas concevoir ce qu’on veut sur la Lune, il n’y a pas forcément tous les matériaux disponibles. »
Une technologie « flexible »
L’Agence spatiale européenne a donc eu l’idée de solliciter le consortium Urban, qui comprend la Comex à Marseille. « L’impression 3D est la technologie la plus flexible. L’idée est d’utiliser de la poussière de lune, ou même d’autres matériaux à disposition des astronautes pour fabriquer les outils dont ils ont besoin sur la base lunaire. » Ainsi, selon Peter Weiss, avec les imprimantes 3 D, les astronautes pourraient, par exemple, recycler un objet en plastique à leur disposition, et dont ils n’ont plus besoin, en un autre objet qui leur manque, et ce, à l’infini.